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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 14:08

Ce matin, en marchant, je suis passé devant une usine abandonnée couverte de tags et de graffs. Tous les tags et tous les graffs disent à peu près la même chose : " J'existe bordel !"  qui nous renvoie à une solitude ontologique dont chacun se débrouille comme il peut.
Paradoxalement la plupart des graffs à prétention artistique sont construits sur le même graphisme et le même assemblage de couleurs  souvent inspirés de la BD et sont donc par conséquent parfaitement conventionnels à l'intérieur d'un genre donné. Il en est de même pour l'habillement et pas seulement celui des lycéens, mais aussi des bobos, des militants, des riches et des snobs en tout genre. En  cherchant à se démarquer par l'appartenance à un groupe et une reconnaissance de ce groupe, ( tous les architectes s'habillent en noir !!) il tombent la tête la première dans la convention qu'ils abhorrent. Finalement,  les électrons libres du genre Jacques Higelin ou Brigitte Fontaine ( qu'on aime ou n'aime pas, là n'est pas le sujet),  n'appartiennent à aucune catégorie bien définie et ont consciemment ou non construit leur vie,  comme une œuvre d'art, sans cette auto-censure dont l 'absence désigne les véritables artistes.
Mais, ne nous y trompons pas, il existe aussi des gens, j'en connais, qui,  par pudeur peut-être ou refus de l'exibitionnisme, ne se distinguent  à première vue de la masse ni par  leur comportement ni par leur look.  Ils possèdent cependant en eux cette petite graine, d'originalité, de folie, d'esprit libertaire, de résistance, de libre arbitre,  que ni les conventions, ni la médiocrité grise de la vie ordinaire, ni la tendance d'une société à vouloir les fondre dans le même moule, dans la pensée unique dénoncée par notre président alors qu'il en est l'un des meilleurs dispensateurs, ne parviennent à dénaturer. Qu'ils en soient remerciés.

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 09:46


J'ai  essayé de contribuer sur le site gouvernemental à la question qu'est-ce qu'être Français. Manque de pot impossible de valider ma contribution ! La voici donc telle que je n'ai pu l'inscrire :

"Je suis Français "de souche" ,comme on dit, sauf qu'une partie de mes ancêtres sont Alsaciens et Lorrains, donc ils n'ont pas toujours été Français, ainsi que les Niçois, ainsi que les Savoyards ... 
Je m'élève contre les idées de "l'essence" de la France de la spécificité de sa "terre sacrée" et de ses "frontières naturelles" de ses "racines chrétiennes" en oubliant les Celtes et les Gaulois, si peu chrétiens, et comme a essayé de nous le faire croire Le "Roman national " de nos livres d'Histoire. La France est une construction aléatoire de l'Histoire, un assemblage de cultures.
Pour moi être Français aujourd'hui c'est adhérer aux principes républicains de sa constitution et les respecter, sans renier ses origines extra-territoriales ; c'est de préférer la déclaration des droits de l'homme aux paroles obsolètes de la Marseillaise ; c'est de considérer que la laïcité est notre ciment ; c'est refuser qu'il y ait une "francité" à deux vitesses et des Français de 2e classe de part leurs origines  et leur statut social ; c'est considérer que la France est une province de l'Europe ; c'est reconnaître qu'elle est divisée en 61 millions de Français, comme disait Pierre Daninos, et s'en féliciter car c'est ce rassemblement improbable  qui fait notre spécificité et qui est le plus sûr garant contre les communautarismes et les dogmes qu'ils soient politiques ou religieux.
Je crains que ce débat sur l'identité nationale ne débouche sur un filtre, pas forcément volontaire, qui risque de diviser les Français en deux camps : les bons et les mauvais comme dans une période sombre de notre histoire"

 


 
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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 19:34

Alors, celle-là elle est bonne !  Nicolas Sarkozy, Monsieur "Je suis partout" avait clôturé le congrès des maires en 2007 et en 2008. On aurait plutôt pu penser que c'était le boulot du premier ministre. Depuis qu'il a été proclamé Roi, Sarkozy  1er a 1000 fois essuyé les critiques, des politiques de l'opposition et des journalistes libres qui lui reprochaient d'en faire un peu trop et de piquer leur boulot aux ministres et notamment à celui du premier, dont on pouvait se demander s'il avait une utilité. Eh bien cette année, c'était lui, François Fillon, qui s'y collait TOUT SEUL, au congrès des maires, qui ne sont pas contents de voir le nombre des élus de la République diminuer suivant la réforme territoriale. Pas contents non plus de la suppression de la taxe professionnelle dont les plus inconditionnels des sarkozistes pensent que c'est une embrouille. le premier communiant s'est fait copieusement siffler. Alors que dans la foule on entendait des "Où est Sarko ! Où est Sarko !" Alors là je dis :" il faudrait savoir les loulous ! Quand il est  trop là tout le monde gueule à juste raison. On dit qu'il s'est inspiré du héros de Woody  Allen "Zélig", on ose plus ouvrir un placard ou un tiroir de peur de voir sa tronche apparaître. Impossible d'y échapper à la télé , à la radio dans les journaux. Et quand il n'est pas là tout le monde sanglote. Faudrait savoir ! Ce serait pas le symptôme d'une petite addiction ça ?  Le début d'une sarkozite aigue ? D'après les gens de l'AFP qui ne sont pas des gauchistes, si Sarkozy n'est pas venu c'est parce qu'il craindrait l'hostilité des élus. Il aurait tort, ils le réclament à corps et à cris !! peut-être pour l'acclamer,  mais peut-être aussi pour mettre sa tête au bout d'une pique ! Ce serait peut-être de ça dont aurait peur Nicolas 1er. Quand il se déplace, généralement il est accompagné de plusieurs centaines de CRS, il maintien les manifestants à 800 m du lieu de la messe et les ouailles sont triées sur le volet. Rien que des bénis oui-oui. Tandis que là, les manifestants sont dans la salle ! Alors vous direz que NS pourrait donner  juste accès  aux élus de l'UMP, mais  non seulement ça ferait  beaucoup moins de monde,mais en plus ce ne serait pas gagné pour autant : pour une fois les maires de l'UMP sont aussi hostiles que les autres.

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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 19:03

Avez-vous déjà entendu parler de guérilla marketing , Non ? C'est un marketing qui utilise des méthodes innovantes et peu coûteuses à fort impact. Il nécessite créativité et originalité avec mise en place d'actions évènementielles complètement fabriquées, certains autocollants originaux placés à des endroits stratégiques, par exemple aux feux rouges, ou des sacs à provision imprimés  qui détournent le geste qui consiste à le porter ( voir l'image) font partie de la guérilla marketing. Donc, forts de ce concept, des pieds nickelés d'une société belge ont proposé de distribuer de l'argent à proximité de la tour Eiffel ( place Joffre). 5000 bourses contenant un tract publicitaire et une somme de 5 à 500 €. Cette proposition est tombée dans l'oreille des pauvres et ils ont été 7000 à se précipiter pour "toucher de la thune". Dès 6h du matin ils faisaient le pied de grue sous la pluie et dans le froid. Malgré les agents de sécurité et les barrières il y eu quelques bousculades qui se sont transformées en émeute lorsque le public entassé devant le lieu de distribution  a appris qu'étant donné l'important mouvement de foule et les troubles générés dans la circulation, l'opération était annulée. Rachida de chez Dior, maire du VIIe arrondissement qui utilise rarement les vocables adéquats a parlé de " provocation irresponsable et inacceptable". Les charlots apprentis sorciers de la guérilla marketing, n'ont pas "provoqué" chère Rachida,  une provocation dans le cas qui nous occupe c'est une incitation à la violence. Ils ont seulement  été nuls à chier et dépassés par l'événement qu'ils ont créé. Ils n'ont pas compris que dans la situation économique dans laquelle se trouve notre pays leur initiative risquait de tourner au vinaigre. A la place de provocation il aurait fallu dire " grosse connerie"

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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 09:46

Je voudrais pas crever


Avant d'avoir connu


Les chiens noirs du Mexique


Qui dorment sans rêver


Les singes à cul nu


Dévoreurs de tropiques


Les araignées d'argent


Au nid truffé de bulles


Je voudrais pas crever


Sans savoir si la lune


Sous son faux air de thune


A un coté pointu


Si le soleil est froid


Si les quatre saisons


Ne sont vraiment que quatre


Sans avoir essayé


De porter une robe


Sur les grands boulevards


Sans avoir regardé


Dans un regard d'égout


Sans avoir mis mon zobe


Dans des coinstots bizarres


Je voudrais pas finir


Sans connaître la lèpre


Ou les sept maladies


Qu'on attrape là-bas


Le bon ni le mauvais


Ne me feraient de peine


Si si si je savais


Que j'en aurai l'étrenne


Et il y a z aussi


Tout ce que je connais


Tout ce que j'apprécie


Que je sais qui me plaît


Le fond vert de la mer


Où valsent les brins d'algues


Sur le sable ondulé


L'herbe grillée de juin


La terre qui craquelle


L'odeur des conifères


Et les baisers de celle


Que ceci que cela


La belle que voilà


Mon Ourson, l'Ursula


Je voudrais pas crever


Avant d'avoir usé


Sa bouche avec ma bouche


Son corps avec mes mains


Le reste avec mes yeux


J'en dis pas plus faut bien


Rester révérencieux


Je voudrais pas mourir


Sans qu'on ait inventé


Les roses éternelles


La journée de deux heures


La mer à la montagne


La montagne à la mer


La fin de la douleur


Les journaux en couleur


Tous les enfants contents


Et tant de trucs encore


Qui dorment dans les crânes


Des géniaux ingénieurs


Des jardiniers joviaux


Des soucieux socialistes


Des urbains urbanistes


Et des pensifs penseurs


Tant de choses à voir


A voir et à z-entendre


Tant de temps à attendre


A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin


Qui grouille et qui s'amène


Avec sa gueule moche


Et qui m'ouvre ses bras


De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever


Non monsieur non madame


Avant d'avoir tâté


Le goût qui me tourmente


Le goût qu'est le plus fort


Je voudrais pas crever


Avant d'avoir goûté


La saveur de la mort...

 

Boris Vian

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 10:11

Voltaire disait :" Le politique est celui qui joue bien et qui gagne à la longue" On pense irrésistiblement à Nicolas Sarkozy et au jeu d'Echecs qui consiste à perpétrer un meurtre symbolique qui ne s'encombre pas de compassion. Dans ce jeu il y a des règles mais dans le cadre de ces règles toutes les stratégies sont permises. Ce qui ne colle pas avec Nicolas sarkozy c'est que les stratégies du jeu d'échecs sont généralement subtiles souterraines surprenantes. Alors que celle du président est singulièrement "pieds de plomb". Vis-à-vis de l'opinion, Nicolas Sarkozy est plutôt en mauvaise posture et en prévision de la prochaine échéance électorale, il sort sa botte secrète qui n'est plus secrète du tout et qui consiste à faire venir à soi, sans vergogne, l'électorat de teinte brune dans toute la dimension de son  camaïeu.  Et les moyens utilisés démontrent  son mépris pour l'électorat tellement les ficelles sont grosses. J'en veux pour témoin, la ressortie de cette vieille baderne d'identité nationale qui n'est qu'une construction mythique mouvante à travers l'Histoire. On consulte les français sur la question. C'est Éric Besson qui s'en charge et l'on peut craindre le pire, y compris la falsification des résultats. Ça ce n'est qu'une des pinces de la tenaille. L'autre pince c 'est le dernier discours du président dont la plupart ne retiendront que la condamnation de la burqa. Tout le reste sur l'affirmation de la laïcité, de la liberté et des vertus françaises n'entrant que dans le cadre de la politique oxymorique du président qui consiste à affirmer des choses en se hâtant d'appliquer le contraire.Les sorties lamentables du député Éric Raoult sur le devoir de réserve des prix Goncourt ou la proposition d'un label "pays Amis de la France" destinés aux pays critiqués parce que pas très respectueux des droits de l'homme, illustre la face sombre du sarkozisme. Je ne reconnais pas dans ces conneries ma propre identité nationale !

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 15:43

Si la Résistance est synonyme de lutte contre l'occupant nazi, elle porte en elle n'en déplaise à ceux qui la voudrait  politiquement neutre,  un élan irrésistible de contestation sociale et politique, après quatre ans d'occupation nazie  et de politique pétainiste collaborationniste.

 Fin août 1944 de Gaulle crée les commissaires régionaux de la république dont le rôle est de rétablir les libertés républicaines et l'autorité de l'État. Il sont au nombre de 18 : un par région .

Raymond Aubrac hérite, à 30 ans, d'une zone qui correspond en gros à la Région Provence-Côte d'azur.

A Marseille les usines ont perdu la plupart de leurs patrons en fuite ou en prison pour collaboration active.

En 1944 la guerre n'est pas finie. en se basant sur une loi de 1938 permettant la réquisition d'usines en cas de guerre. Raymond Aubrac à l'instar de ses collègues commissaires régionaux crée des comités de gestion auxquels participaient les ouvriers.
Ce qui rend les réquisition de Marseille exemplaires, c'est que 15 000 ouvriers furent concernés et cela pendant trois ans. 
Symbole démocratique, Le conseil était composé de représentants du personnel – un ingénieur, un technicien, un ouvrier – et de représentants des actionnaires( qui refusent de siéger !)

les ouvriers, qui voient leur salaire et leur travail s'améliorer, augmentent spontanément les cadences. L'entreprise est largement bénéficiaire . On restitua 700 000 millions de bénéfices à l'état en 1947. On investit  une partie des bénéfices dans des logements sociaux, on construit un centre culturel, on crée les premiers CE, etc... Autant d'avancées souhaitées par le programme du Comité national de la résistance (CNR) qui prévoyait, entre autres, sécurité sociale et retraite pour tous.
L'expérience (réussie) devenait dangereuse. En 1945 Raymond Aubrac, à qui on reprochait ses sympathies communistes était remercié. La belle aventure perdura néanmoins jusqu'en En 1947 où le libéralisme, avec l'appui du socialiste Gaston Deferre remis de l'ordre dans cette chianlit.   et le centre culturel qui en était l'un de ses symboles fut démoli (authentique). Il ne fallait surtout pas laisser de traces de cette belle expérience ! Dans le film "Les réquisitions de Marseille", un ouvrier dit : "Nous étions respectés comme doivent être respectés les ouvriers" cette phrase aurait pu être placée en exergue du film.

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 09:09



Vu le film 2012, hier soir, dans mon village et le jour de sa sortie nationale (si, si) . 

Mais qu'ai-je donc été faire dans cette galère ?!

La bande annonce était alléchante, bien que ce genre de film me fait généralement fuir. Après la projection, j'ai compris que je continuerai à éviter ça soigneusement. À côté, "la guerre des mondes" avec Tom Cruise passerait pour un chef-d'œuvre. A part les effets spéciaux qui sont extraordinaires, il n'y a rien à se mettre sous la dent. Autant aller dans un parc d'attraction, avec chenilles, grande roue et grand huit pour se faire peur en famille. C'est plus cher mais ça permet d'éviter les inénarrables bons sentiments américains ( car la catastrophe est d'abord américaine et ce sont surtout eux, les américains qui souffrent ) Tout y est : le président noir américain qui se sacrifie, la famille d'américains moyens recomposée ( mais tout rentre dans l'ordre à la fin et l'intrus meurt en héros, ce qui permet à la famille traditionnelle de se retrouver "comme avant") L'ignoble milliardaire russe égoïste mais repenti à la fin du film en se sacrifiant pour ses deux gros enfants. La révolte de l'ingénieur embarqué sur une des trois arches destinées à sauver l'humanité et qui n'accepte pas que le peuple lambda reste sur le quai. Et il arrive à convaincre les présidents du G8 de les laisser monter. C'est pas beau ça ! Il sera récompensé en séduisant la fille rescapée du président. Je vous évite le reste, sauf ce trait d'humour que j'espère volontaire quand on voit brièvement la reine d'Angleterre monter sur une des arches avec son chien ! N'oublions pas les hélicoptères qui transportent suspendues sous leur ventre, les animaux de la jungle !!

Ce film est fait pour faire peur et je n'ai pas arrêté de ricaner ! 

les trois arches remplies d'Américains qui reconstitueront une humanité meilleure échapperont au pire, mais pas nous spectateurs. J'ai du mal à qualifier cette bouse de cinéma. C'est une attraction, pas plus, pour spectateurs blasés et qui le resteront. Orson Welles avec "sa guerre des mondes" radiophonique, un budget de misère, quelques bruitages et beaucoup de talent avait fait mieux, à ving-trois ans, en déplaçant ,paraît-il, 60 000 personnes en exode dans la nuit parce qu'ils l'avaient pris au sérieux. Il avait dû s'excuser publiquement, le bougre. Reviens Orson, ils sont devenus vraiment nuls à chier !

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 08:55
J'ai assisté hier soir dans mon village à la projection du film. "Les réquisitions de Marseille" formidable expérience colorée d'autogestion entre 1944 et 1948. En présence de Raymond Aubrac (95 ans, frais comme un gardon ) j'en reparlerai dans un futur article. En attendant faites l'effort de lire cet appel à la commémoration du 60e anniversaire du programme du Conseil National de la Résistance du 15 mars 1944 . C'était il y a 5 ans  et ça reste d'une brûlante actualité. Il y a dans ce texte l'expression de valeurs totalement étrangères à ceux qui nous gouvernent.

Appel à la commémoration du 60e anniversaire du Programme 

du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944 

Au moment nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la 

Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de 

la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et 

retransmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie 

économique, sociale et culturelle. 

Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et soeurs 

de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n'a 

pas totalement disparu et notre colère contre l'injustice est toujours intacte. 

Nous appelons, en conscience, à célébrer l'actualité de la Résistance, non pas au profit de 

causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour 

proposer aux générations qui nous succèderont d'accomplir trois gestes humanistes et 

profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne 

s'éteigne jamais : 

Nous appelons d'abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités 

publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble 

l'anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la 

clandestinité le 15 mars 1944 : 

Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des « féodalités économiques », droit à 

la culture et à l'éducation pour tous, presse délivrée de l'argent et de la corruption, lois 

sociales ouvrières et agricoles, etc. Comment peut-il manquer aujourd'hui de l'argent 

pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a 

considérablement augmenté depuis la Libération, période l'Europe était ruinée ? 

Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne 

doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature 

internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie. 

Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats 

héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité 

aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs 

conséquences, définir ensemble un nouveau « Programme de Résistance » pour notre 

siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l'intolérance et de la 

guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales. 

Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands- 

parents, les éducateurs, les autorités publiques à une véritable insurrection pacifique 

contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour 

notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la 

culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. Nous 

n'acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts 

privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux 

ordonnances sur la presse de 1944. 

Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire 

avec notre affection : « Créer, c'est résister. Résister, c'est créer. » 

Signataires : 

Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, 

Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre 

Vernant, Maurice Voutey. 
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 10:41

lu ceci dans agoravox sous la plume d'Olivier Bonnet :

"Adopté hier à l’Assemblée nationale, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale entérine la baisse du taux de remboursement de 35% à 15% d’une centaine de médicaments - que les mutuelles ont annoncé ne pas pouvoir prendre en charge - et la hausse du forfait hospitalier de 16 à 18 euros ( soit 540€ pour un mois d'hôpital. l'hôpital devient un luxe pour beaucoup. NDLR). Il ne touche pas aux 31,5 milliards d’euros d’exonérations de cotisations patronales en 2010."  Pourquoi cet effort demandé aux malades surtout les plus faibles économiquement : Pour boucher le trou de la sécu sur lequel "on ne nous dit pas tout"

c'est inexorable nous dit-on, que le gouvernement soit de droite ou de gauche c'est pareil. C'est mathématique y'a rien à faire !

Claudioo a fait un article la-dessus ( voir son blog dans mes liens)

On ne nous parle pas des parts de taxes sur le tabac, sur l'alcool, sur les assurances automobiles, sur les industries polluantes qui devraient être reversées à la sécu et qui ne le sont pas

On ne nous parle pas de la part de TVA qui devrait être reversée à la sécu, et des retard de paiement  pour les contrats aidés ainsi que des retards de paiement des entreprises. soit une somme totale évaluée à 20 milliards d'Euros de quoi  boucher largement le "trou de la sécu" et même de dégager un substantiel bénéfice. Le problème ne date pas d'hier. Rappelons nous de la vignette automobile qui devait être reversée au bénéfice des vieux qui n'en ont jamais vu un centime.

Quand comprendrons-nous que l'actuelle politique de santé découle d'une idéologie particulièrement réactionnaire ?

De rabotage en rabotage " La logique de ce système, remarque Olivier Bonnet ,n’aboutit ni plus, ni moins qu’à instaurer un eugénisme économique : les privilégiés accèdent aux soins et les victimes de la guerre des classes, s’ils tombent malades ou ont un accident, n’ont plus qu’à mourir. Dans cette société où la valeur d’un individu se mesure à son pouvoir d’achat, les pauvres ne méritent pas de vivre".

Il est évidemment plus simple de nous expliquer que si la sécu est en déficit c'est parce que nous ne sommes pas raisonnables dans nos dépenses de santé. A la malhonnêteté intellectuelle s'ajoute la culpabilisation. Bien joué !! 


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