On a beau nous dire que les soubresauts du printemps arabe s'inscrivent dans les affres d'un accouchement difficile et qu'il faut de la patience, beaucoup de patience, il est clair que ce printemps en est déjà à son automne étouffé par la chape de plomb d'un islamisme omnipotent et de son cortège d'interdits et de régressions rendant impossible l'émergence d'une véritable démocratie qui ne peut être que laïque.
Finalement ce printemps arabe n'aura fait que remplacer un despotisme par un autre . En sera t-il de même pour la révolte turque ? Elle ne semble pas de même nature que le défunt printemps arabe, car elle s'insurge justement contre l'ordre islamiste que veut instaurer Recep Tayyip Erdogan et qui est déjà en marche : ministère des affaires religieuses, limitation de l'état de droit et de la liberté d'expression, répression des minorités religieuses, réintroduction du voile. C'est pourquoi le développement de cette révolte turque doit être examinée avec la plus grande attention. Elle devrait être pleine d'enseignement pour les états qui se réclament d'un islam antidémocratique et qui d'ailleurs ne peut être que cela.