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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 09:46

Une chose que Sarkozy a parfaitement réussie, c'est d'induire dans le bon peuple la haine des journalistes. Parce que ce matin malgré les applaudissement unanimes de l'assemblée nationale, le discours sobre de Fillon se félicitant, bien sûr, de la libération des deux journalistes et de leurs accompagnateurs en Afghanistan et rendant hommage à ceux qui dans l'ombre on contribué à leur libération et dont on ne parle jamais, les congratulations diverses, etc... il faut lire les commentaires des internautes sur orange qui sont dans la droite ligne des déclarations de Sarkozy en janvier 2010  dont vous vous souvenez peut-être: "C'est insupportable de faire courir des risques à des militaires pour aller les chercher dans une zone dangereuse où ils avaient l'interdiction de se rendre" Il aurait également dit : "Il faut que les Français sachent le coût de cette histoire" Le sous-entendu était clair : les deux journalistes étaient des charlots irresponsables qui coûtaient cher à la France à cause de leur imprudence, alors qu'en fait ils n'avaient rien fait d'autre que  leur boulot de grands reporters et qui parfois nécessite "des imprudences", sinon ils se contenteraient de tenir la rubrique "people dans un magazine pour adolescents pubères .

Rappelons-nous comment Ingrid Betancourt qui , c'est le moins qu'on puisse dire, avait été d'une grande imprudence en ce rendant dans le maquis colombien pour des raisons électorales avait été accueillie comme une héroïne, en France, après sa libération. Que dis-je une héroïne ? Une icône ! une sainte ! Oui, mais voilà, Ingrid Bétancourt n'était pas journaliste.

Donc ce matin à part quelques réactions un peu plus "adultes" c'est un déchaînement hystérique de haine, de mépris et de bêtise crasse contre les deux reporters. Rappelons-nous les propos qu'aurait tenus le président, dans le plus pur style "casse-toi pauv'con", rapportés par le Canard enchaîné, à la suite de son hébergement au Mexique chez un banquier soupçonné de blanchir l'argent de la drogue : " Les journalistes sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore, les bandits, eux, ont une morale" Message bien compris des internautes d'orange ( Pas tous, ça console)

Question : Quand on voit la prolifération de "Unes" représentant le président français, dans les kiosques à journaux, que serait Sarkozy sans les journalistes ? 

- Ah  oui, mais nuance Coco : il y a journalistes et journalistes !

- Bon, là on est d'accord !

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 10:41

Eh  ben là  tout de même on est content !  Les Causses et Cévennes sont classés au patrimoine mondial de l'humanité. Il a fallu s'y reprendre à trois fois pour y arriver. mais c'est fait !

Espérons que cette distinction classera une bonne fois pour toutes le dossier sur le gaz de schiste dans la région !

le_cirque_de_Navacelles-photo_21_bis.jpg

Le cirque de Navacelles

 



Le périmètre retenu pour l'inscription au patrimoine mondial ne couvre pas tous les Causses, ni toutes les Cévennes. Mais il s'étend sur 3.000 km² dans l'arrière pays méditerranéen. Sont concernés deux régions, le Languedoc Roussillon et les Midi-Pyrénées, quatre départements avec l'Aveyron, le Gard, l'Hérault et la Lozère, 134 communes en "zone cœur" (périmètre du bien proposé au classement) et 97 communes en "zone tampon" (périmètre de protection autour du bien proposé), et enfin 5 villes portes, avec Alès Ganges, Lodève, Mende et Millau.

1-Cevennes-panorama-entre-Saint-Jean-du-Gard-et-Fl.jpg

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images-2.jpeg


Pour ceux d'entre-vous qui ne connaissent pas les Causses et les Cévennes, voila une bonne occasion de vous dépayser sans faire 3000 km en avion. Rude et magnifique pays enclavé, aux paysages variés depuis les causses désolés, jusqu'au spectaculaire cirque de Navacelles en passant par les gorges du Tarn et les forêts de châtaigniers et de chênes verts agrippées au relief Cévenol. À la fois protestantes et  catholiques les Cévennes ont conservé quelques traces de ses drames et affrontements anciens. ( voir le musée du désert près d'Anduze, le musée cévenol au Vigan et le film de René Allio : "Les Camisards"). Voilà ! je ne suis pas "d'ici", on est jamais "d'ici" en Cévennes quand on est né ailleurs, mais j'y habite depuis 35 ans et bien que je ne sois  pas un adepte de l'esprit de clocher je partage la fierté des  Cévenols de souche.


vieux_pont_du_vigan-wiki-libre-de-droit.jpg

L'œuvre de Le Corbusier qui faisait l'objet d'un dossier a été retoquée. Dommage. Ce sera pour la prochaine fois.

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 18:25

Je ne sais pas s'il vous arrive de lire des extraits du rapport de la cour des comptes, mais ça vaut le coup.Elle a un rôle de contrôle des comptes,  d'analyse des politiques publiques et de conseil. Mais ne peut formuler aucune sanction . En conséquence. La cour des comptes dit, le gouvernement répond et se justifie et chacun rentre chez soi jusqu'à l'année prochaine.

Dans son rapport annuel on apprend des choses passionnantes. Par exemple que la contribution aux charges de service public CSPE qualifiée par le Conseil d'État du joli nom "d'imposition innommée" est incorporée à notre facture d'électricité sans y figurer, alors que normalement elle devrait se trouver dans notre taux d'imposition et que ces charges "ont augmenté de manière incontrôlée depuis 2009 alors que le taux est inchangé depuis 2004 d'où un déficit en augmentation exponentielle ( 2,6Millions  € en 2010) " Ce qui forcément va se retrouver sur les facture à un moment ou  à un autre "S'agissant de l’insuffisance de la contribution au service public de 1'électricité, depuis 2009, par rapport aux charges à couvrir, la Cour souligne à juste titre la très forte progression des charges (+ 29 % entre 2004 et 2009), du fait notamment de la rapide montée en puissance des obligations d'achat de l'énergie photovoltaïque, à  des tarifs avantageux pour les producteurs. Cette progression des charges à couvrir a été sans commune mesure avec la progression de la CSPE censée les financer et dont le taux est resté inchangé depuis 2004 

EsT également stigmatisée la gestion calamiteuse de la campagne de lutte contre la grippe A. . La cour des comptes dénonce une stratégie vaccinale trop ambitieuse et non évolutive et indique que La mise en œuvre pratique de la stratégie de vaccination s’est appuyée trop exclusivement sur des centres ad hoc, a mobilisé un système de bons de vaccination peu efficace et a conduit à un gaspillage de ressources humaines dans les centres. La cour des comptes dénonce également une décision de lancement de la campagne prise sans révision de la stratégie. Bref 94 millions de doses achetées même si certaines livraisons ont été décommandées  et des stocks refilés à nos voisins, finalement 662,6millions d'euros dépensés pour pas grand-chose pour un prix de livraison des vaccins de 383 millions d'euros. au total, dit la cour des comptes le coût de la campagne de prévention contre la grippe A(H1N1) a été particulièrement élevé puisqu’il a atteint plus de 110 € par personne vaccinée. Le miracle, c'est que cette histoire n'ait pas particulièrement ému l'opinion.

La cour des comptes cible le peu d'équité de la prime pour l'emploi : " la prime pour l’emploi, ( est) une dépense fiscale aux objectifs de plus en plus confus. La PPE peut être versée à des ménages dont les revenus se situent nettement au dessus de la moyenne. A l’inverse, elle exclut les plus pauvres et les personnes en situation précaire au regard de l’emploi. Elle n’est donc pas bien adaptée du point de vue de la redistribution des revenus. Cette absence de ciblage ne lui permet pas non plus d’avoir un véritable effet incitatif au retour à l'emploi, son montant restant insuffisant malgré une forte augmentation. En outre une partie des salariés précaires et à temps partiels qui devraient être particulièrement incités au retour à l’emploi ne bénéficient pas de la mesure.

on apprend en outre ce que sont les dépenses fiscales : ce sont  des pertes de recettes directes résultant des dérogations fiscales. Elles sont parait-il considérables. Par extension, l’expression désigne, plus largement, les dérogations fiscales à l’origine de ces pertes de recettes. Il s’agit de dispositions législatives dérogatoires par rapport aux normes fiscales de référence. Les dérogations peuvent prendre des formes diverses : taux réduits d’imposition, exonérations, abattements sur le revenu imposable, déductions de charges, réductions et crédits d’impôts.Le terme "niche fiscale" est également utilisé pour désigner les dépenses fiscales. . Le coût des dépenses fiscales a augmenté de 43 % de 2004 à 2009, hors mesures de relance. S’il avait crû au même rythme que les recettes fiscales, le déficit de l’Etat serait inférieur de 27 Milliards d€.

parfois la cour des comptes se permet un trait d'humour un peu grinçant :, par exemple au sujet du musée national du sport : "En l’absence d’une réflexion stratégique sur sa nature et son devenir, le musée national du sport a présenté pendant la période récente la particularité d’être un musée public sans galeries permanentes, sans tutelle effective de l’Etat, sans personnel adapté, et finalement sans public, puis qu’il n’ est pas possible d’ accéder normalement à sa collection. ( 0,05 % des collections sont accessibles)

En revanche ne sont pas  stigmatisés les coûts provenant de ce qu'on appelle les "comités Théodule" par référence à une expression  gaullienne. C'est-à-dire des commissions ou instances consultatives placées directement  auprès du premier ministre et des ministres et qui  ont été créées en grande partie pour occuper les temps libres de quelques personnages de la république en stand -by. Le CAS Conseil d'analyse de la société dont Luc Ferry est le président délégué fait partie des comités Théodule. Bien sûr, sur les 697 structures de ce genre  certaines sont utiles et efficaces et d'autres de formidables planques rémunérées ou non mais qui offrent tout de même quelques avantages. Elles auraient coûté aux finances publiques en 2010 25 millions d'euros sans compter un certain nombre de dépenses non comptabilisées. Le plus connu et le plus recherché c'est le CESE, Conseil Économique , social  et environnemental organisme consultatif ( 3767 euros brut mensuels) qui comprend 223 conseillers censés se faire mousser la cervelle afin de conseiller le gouvernement et le parlement, contribuer à l'évaluation des politiques publiques à caractère économique social et environnemental et contribuer à l'information des citoyens. Afin d'éviter à certains commentateurs de ce blog de défourrailler leur durandal, je précise que toutes ces niches à glandeurs existaient déjà sous Chirac et Mitterrand qui en faisait un usage éhonté. Il avait nommé la veuve de coluche, l'humoriste Pierre Douglas, l'actrice Brigitte Fossey et la chanteuse Georgette Lemaire dans quelques unes de  ces officines. Malheureusement sous "la republique irréprochable", ça ne s'est pas du tout amélioré.

 

source : Rapport de la cour des comptes 2011. Nouvel observateur du 23 au 29 juin 2011

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 08:51

20 milliards d'euros de fraude à la sécurité sociale. Le chiffre impressionne et concentre nos regards vers ceux qui profitent de manière indue de la solidarité nationale et on imagine bien l'instrumentalisation qu'il est possible de lancer à partir d'une pareille information. Mais si l'on y regarde de plus près les choses méritent largement d'être tempérées. Le mieux c'est encore de donner les chiffres :

La fraude aux prestations sociales (RSA, allocations familiales, arrêt maladie) dit la cour des comptes, c'est 2 à 3 milliards d'euros, c'est énorme, mais ça représente moins de 1% des 400 milliards de prestations sociales versées chaque année. Sur ces 2 à 3 milliards 467 millions sont détectés et en grande partie récupérés et si c'est insuffisant c'est déjà ça mais ça pourrait s'améliorer. Cela dit on s'aperçoit de quoi ? Que l'essentiel de la fraude sociale est lié au travail au noir et aux cotisations sociales patronales et salariales. Ce qui représente entre 8 et 16 milliards d'euros. Alors, oui Haro sur les fraudeurs, mais sans se tromper de cible car  la principale on en parle beaucoup moins. On se demande bien pourquoi ?

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 11:56

Au total et si l'on compte bien, il y aura 200 000 suppressions de postes de fonctionnaires entre 2007 et 2013. Si l'on peut se réjouir que notre gouvernement se sente rigoureusement comptable des deniers de l'état, ce qui n'est pas toujours très apparent, on doit mettre dans la balance que ces 200 000 suppressions c'est potentiellement 200 000 chômeurs de plus dont on ne nous dit rien quant à la possibilité de leur trouver du boulot. mais le principal problème c'est la qualité des services publics qui sont la seule richesse de ceux qui n'ont rien. Si l'on suit le raisonnement de M. Baroin, non seulement les suppressions de postes dans le service public ne nuiront pas à son bon fonctionnement puisque ce n'est qu'une question de réorganisation ( on demandera plus à ceux qui resteront qui en contrepartie seront mieux payés ) mais les services publics s'amélioreront. Pour cela il faut savoir précisément combien de fonctionnaires sont réellement nécessaires  pour obtenir des services publics de qualité meilleure que ceux qui existent actuellement, ce qui ne serait pas un luxe. Le seul problème c'est pour l'instant l'omerta sur les moyens d' y parvenir car nous ne savons rien sur la réflexion qui a été conduite sur le niveau d'efficacité, l'organisation et les modes managériaux des différents services, car la qualité des services publics ne peut pas se réduire à des questions comptables et d'effectifs. Je pense que nous en saurons plus après la prochaine élection, comme toujours !

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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 17:58

L'actuel débat ( houleux) sur le mariage homosexuel rappelle que sur ce sujet l'opinion n'est toujours pas sereine.

En France, l'homosexualité a longtemps été considérée comme un délit condamnable par la loi. Ce n'est plus le cas. Cependant il semble clair à travers certains propos d'organisations catholiques ou de défense de la famille, en France ou ailleurs, que si elle n'est plus un délit  l'homosexualité  est toujours considérée par beaucoup comme une pathologie (1). C'est ainsi que le journal Allemand Der Spiegel rapporte que le Bunk Katholischer Ärtze (BKÄ : Union des généralistes catholiques) propose de remettre dans le droit chemin les gays et lesbiennes d'Allemagne en leur proposant " des outils homéopathiques pour juguler leurs penchants homosexuels" et plus précisément des granules de platine. Ceci devant bien entendu s'accompagner d'une psychothérapie et d'une assistance spirituelle. (2)

Il est de la nature même d'une religion ou d'une vérité révélée de considérer que la croyance de ceux qui la pratiquent sous-tend la soumission à une norme indiscutable valable pour tout le monde, issue de livres sacrés et de catéchismes dont on ne connait même pas l'auteur  et dont la particularité est d'avoir été collectivement écrits à travers  le temps par des gens qui souvent n'étaient même pas contemporains et qui avaient l'incroyable outrecuidance de penser qu'ils étaient inspirés par Dieu. Ceci est à la base de bien des malheurs.

Gare à toi pauvre humain si tes pulsions, tes goûts, des particularités physiques  font de toi un "anormal" qui n'entre pas parfaitement dans le moule des  certitudes  bien-pensantes des  gardiens du temple de l'intolérance,  convaincus que leur échafaudage moral est le bon. Étant par hasard hétérosexuel ce qui m'a permis de m'éviter quelques soucis dans la vie dues à l'intolérance sus-désignée, j'ai connu dans mon enfance un rejet suivi d'un rappel foudroyant à la norme lorsque mon instituteur s'est aperçu que j'étais gaucher. Ce qui en 1948 était parfaitement inacceptable ( 3). On ne m'a pas obligé à ingurgiter des granules homéopathiques pour me permettre d'éliminer cette terrible tare, mais en revanche on m'a formellement interdit d'écrire de la main gauche et obligé à utiliser la droite " comme tout le monde" avec coups de règle sur le bout des doigts et menace de m'attacher la main gauche dans le dos. Je suis donc un gaucher contrarié, qui fait tout de la main gauche sauf d'écrire. ce qui n'a pas été sans dégâts car quelques temps plus tard j'ai commencé à manifester des troubles de mémoire et je fus affligé pour un temps d'un bégaiement qu'il me fallut maîtriser. Ce qui ne fut pas de la tarte. mes parents n'ayant pas fait la relation de cause à effet entre mes troubles physiques et la répression dont j'étais victime, je dus me débrouiller  seul avec le problème.  Je suis aujourd'hui un gaucher "décomplexé" qui a une bonne mémoire, qui ne bégaie plus depuis son enfance et qui pose une question  à l'attention de l'Union des Généralistes Catholiques allemands (4) : existe-t-il des gélules homéopathiques contre la connerie ? Si oui, ils devraient s'en procurer, ils bénéficieraient sûrement de  tarifs préférentiels

 

(1) "Une aberration anthropologique" pour le désopilant député UMP  Christian Vanneste 

 

(2) source : Courrier international n°1076 page 63 

 

( 3) je croyais que cette pratique barbare était tombée depuis longtemps en désuétude, mais l'un de mes voisins m'a affirmé que sa fille âgée aujourd'hui de 20 ans a été victime de cette même incongruité à l'école dans son enfance et il fallut que son père ferraillât énergiquement pour que l'on foute la paix à sa fille.

(4) ne vous méprenez pas,  nous avons les mêmes

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 09:41

Disparition en Ardèche. Un important dispositif policier a été mis en place, 200 policiers, des hélicoptères et tout et tout. Il s'agit d'une adolescente de 17 ans , une joggeuse semble-t-il.

Chaque année 40 000 personnes disparaissent en France. Plus de 30 000 sont retrouvées. Reste un différentiel d'environ 10 000 disparitions inquiétantes  non élucidées. Imaginez, ce que serait le contenu de nos journaux si un pareil attirail policier et médiatique était mis en place pour chacune de ces disparitions ( L'un de mes fils a disparu pendant cinq ans, il n'a pas fait pour autant la une des journaux. Ceci permet de réfléchir un peu sur le contenu évènementiel des médias. Qu'est-ce qui conduit à se focaliser davantage sur cette disparition-là que sur d'autres ? Je serait enclin  à répondre : entre autres, un émotionnel fantasmatique. D'abord il s'agit d'une fille mineure soit en gros à peine 4,5% des disparitions non élucidées. On peut dire qu'il y a environ 450 disparitions de ce type par an et c'est tout à fait stable d'une année sur l'autre (1), Ça fait encore plus d'une disparition par jour. Ensuite il s'agit d'une joggeuse, mignonne en plus. C'est-à-dire une fille en tenue légère qui court seule dans les sous-bois ou dans les prairies désertes à la merci du premier prédateur venu. Situation qui laisse supposer la rencontre fortuite en Eros et Thanatos, ingrédients essentiels du crime sexuel qui passionne le public des tabloïds et active secrètement la testostérone de braves gens à la sexualité dite "normale", surtout en période de pénurie informative hexagonale où fleurissent les marronniers, sur le pouvoir des franc-maçons, la vérité sur le 11 septembre,  ou le dopage des sportifs de haut niveau. N'oublions pas non plus les bienfaits collatéraux,  pour la presse et certains politiques, d'une affaire de ce type : instrumentalisation de l'affaire à des fins politiques, débat sur l'irréductibilité de la peine du coupable quand on l'aura découvert,  sur l'efficacité du bracelet électronique, sur l'origine génétique ou non des pulsions du présumé coupable, sur son origine ethnique, sur le laxisme des autorités judiciaires, sur l'incapacité de la police etc... On peut en déduire sans que cela soit un scoop que le contenu d'un journal télévisé, ou d'un journal papier ou radiophonique est une construction aléatoire et subjective dont l'AFP ( agence France-Presse) est le pivot qui se présente ainsi :  "agence de presse mondiale fournissant une information rapide, vérifiée et complète sur les évènements qui font l'actualité internationale". Autrement dit, la presque totalité des informations contenues dans un journal quelle que soit sa forme provient de l'AFP. A partir de là s'opèrera un choix hiérarchique, et sera donnée une place, une importance à l'évènement qui devra sa dimension à l'idéologie des journalistes, à la tendance du journal,  à la culture de son lectorat  et à la hauteur de l'escabeau que l'on utilisera pour  jauger l'info. Ce qui fait que pour TF1 la vedette du journal pourra être les paniers en osier encore fabriqués à la main dans l'une de nos belles provinces,  ou le petit chat coincé dans  un arbre et libéré par les pompiers, alors que "Le monde" évoquera  la disparition de la joggeuse en trois lignes, et c'est même pas sûr, pour se fixer sur la dette de la Grèce et les moyens mis en œuvre pour régler ce sérieux problème et que d'autres interprèteront l'information de l'AFP sur la joggeuse en "supposant que" . On peut en déduire  que rares sont les journaux qui échappent au dictat de l'AFP et que inconsciemment les rédacteurs en chef, même si leurs idéologies diffèrent, se précipitent sur les rails qui leurs sont offerts. D'où l'importance et la nécessité du journalisme d'investigation qui en s'obstinant  à utiliser des chemins de traverse qui échappent à l'AFP  n'est évidemment pas en odeur de sainteté auprès des pouvoirs quels qu'ils soient. Au fait, On l'a toujours pas retrouvée la fille ?

( 1) le fait de focaliser l'attention sur une affaire de ce genre n'est pas neutre et a un  impact sur l'opinion , je vois sur facebook un message d'internaute (il y en a plein d'autres) : "mais ça va jamais s' arrêter !!!!!!!!!!! qu' est ce qui faut faire pour que ça cesse ! y en a marre et le mot et faible. Tous les jours y a une info sur une disparition enlèvement ou viol d' enfants !! y faut vraiment que ça finisse !!!!!!!!!! "

alors qu'en réalité, il n'y a pas plus de viols et de disparitions d'enfants qu'avant

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 18:58

À Strasbourg aujourd'hui et demain le nouvel obs et terra Nova organisent un grand rassemblement,  de différentes personnalités politiques avec pour thème "100 idées pour la France" :

"La présidentielle se résumera-t-elle à une série de coups bas, de petites phrases, de batailles d’ego et de polémiques ?

Non, si les citoyens s’en emparent. Pour lancer le débat de 2012, pour remettre les idées au cœur de la discussion, « le Nouvel Observateur » et Terra Nova vous invitent aux Journées de Strasbourg.

Quel avenir pour le pays ? Comment faire reculer le chômage ? Comment réduire le pouvoir de la finance ? Faut-il sortir du nucléaire ? Devons-nous quitter l’euro ? Comment mieux défendre la laïcité ? Comment réformer l’éducation ? Quelle politique d’immigration ? Etc.

Au cours de quelque cinquante débats, les questions les plus brûlantes pour l’avenir du pays seront discutées librement, avec les meilleurs experts, les intellectuels, les élus et les citoyens. Avec Clémentine Autain, Jean-Luc Bennahmias, Martine Billard, Jean-Marie Cavada, Gabriel Cohn-Bendit, Vikash Dhorasso, Michel Rocard, Elisabeth Guigou, Benoît Hamon, Martin Hirsch, François Hollande, Eva Joly, Dominique de Villepin, Jean-François Kahn, Corinne Lepage, Arnaud Montebourg, Hervé Morin, Pierre Moscovici, Laurence Parisot, Valérie Pécresse, Jean Peyrelevade, Thomas Piketty,  Manuel Valls, Hubert Védrine, Serge Hefez, Patrick Weil ..."

espérons que les ego ne submergeront pas cette belle initiative   


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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 16:42

J'ai trouvé un article rédigé par Séverine Labat, politologue chercheuse au CNRS et reproduit dans le nouvel obs. En voici un extrait  qui exprime de manière claire le clivage gauche droite concernant la sécurité ( tout l'article mérite votre attention) :

 

"Ce fut, au XIXe siècle, l'originalité de la gauche que d'opposer à l'analyse bourgeoise des causes de la violence, en milieu ouvrier et sous-prolétarien, une analyse prenant en compte les rapports d'exploitation et de domination, et l'impuissance de leurs victimes, en l'absence de mécanismes transformateurs, à trouver d'autres issues à leur contestation de l'ordre établi. Tandis que, historiquement, la droite en appelle à l'ordre "naturel" des choses, à l'idée qu'il y aurait à défendre le "bon droit" d'une population ne demandant qu'à vivre en sécurité, et par voie de conséquence à défendre "l'ordre public" auquel aspirent les citoyens, la gauche, quant à elle, a toujours resitué la question de la violence dans celle des rapports sociaux d'exploitation ou de domination, subordonnant la légitimité de l'autorité chargée de la sécurité à ce qu'elle reconnaisse la dimension conflictuelle et politique de cette violence."

C'est bien le nœud du clivage entre droite et gauche dans le domaine de la sécurité: l'ordre avant la justice, ou la justice avant l'ordre ? Tout le monde préfèrerait, et la gauche autant que la droite, vivre dans une atmosphère paisible et harmonieuse, le tout est de savoir quelle méthode est la bonne : celle qui met sur le même plan la prévention et la répression ou celle qui privilégie largement la répression en s'obstinant à penser qu'elle est la panacée universelle, alors que tout indique qu'il n'en est rien ?  Les résultats des rodomontades sarkoziennes sont médiocres, car si les atteintes aux biens ont diminué celles aux personnes ont augmenté ( les biens seraint-ils plus importants que les personnes ?). Tout le monde sait que dissimuler un eczéma sous du fond de teint n'a jamais guéri l'eczéma. Le fond de teint peut faire un temps illusion mais ne règle pas le problème. L'eczéma de cette société c'est le fric, le fric insolant, le fric qui s'affiche, le fric "décomplexé" et qui donne, à juste titre, des démangeaisons à ceux qui en manquent. La seule chose que le pouvoir peut arriver à faire, tant bien que mal  c'est contenir. Contenir par une violence sous-jacente dont les charges des forces de sécurité équipées comme des Robocops ne sont que la partie émergée . Une violence bien pire que celles des cités qui sont ses principaux boucs émissaires , car elle a renoncé une fois pour toute à guérir l'eczéma, c'est-à-dire l'injustice sociale considérée comme une norme. Et ce ne sont pas des bidouillages à relent électoral, l'œil fixé sur les sondages de popularité, comme cette misérable prime de 1000 € ( sept cents maintenant et encore après négociation avec le patronat ce qui peut la ramener à zéro),  un morceau de viande jeté aux fauves, et qui s'adresse à finalement à peu de travailleurs, qui règlera le problème et instituera "l'équité" dont le pouvoir se rengorge de manière particulièrement impudique. Le croire serait soit de la naïveté soit de la malhonnêteté.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 17:29

Voici trouvé sur Médiapart, mais je pense qu'on peut le trouver ailleurs, le "J'accuse " d'un enseignant de primaire. On en discute quand vous voulez : 

Alain Refalo, «enseignant du primaire en résistance» et initiateur du mouvement des enseignants-désobéisseurs, adresse un réquisitoire cinglant à Luc Chatel, accusé malgré les 17.000 recrutements annoncés de «démanteler l'école publique».

 

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 puceinvite.jpgL'exigence de vérité commande de prendre à nouveau la parole pour mettre en accusation les fossoyeurs de l'école publique, au premier rang desquels celui qui a en charge le ministère de l'Education Nationale. L'annonce de l'embauche de 17 000 «enseignants» par le biais de Pôle Emploi, alors que 16 000 postes de titulaires sont supprimés révèle, une fois encore, la supercherie et l'imposture d'une politique misérable qui sacrifie une génération d'élèves sur l'autel des restrictions budgétaires et d'une idéologie des puissants qui ont programmé la mort du service public d'éducation. C'est désormais une évidence: ce ministère a renoncé à tous les principes éthiques et déontologiques qui lui assuraient une légitimité pour être la voix de l'Education Nationale.  

J'accuse le ministre de démanteler l'école publique en rayant de la carte 1 500 classes à la prochaine rentrée scolaire et en supprimant 16 000 postes d'enseignants, tout en privilégiant les embauches de personnes précaires non formées. 

J'accuse le ministre de mentir à l'opinion publique, aux parents d'élèves et aux enseignants en faisant croire qu'il est possible de faire mieux avec moins, en clamant que l'école publique remplira mieux sa fonction avec moins d'enseignants qualifiés et plus d'élèves en difficulté dans les classes.

J'accuse le ministre de conduire une politique éducative réellement assassine qui, par des «réformes» irresponsables, tue le métier d'enseignant, tue le désir d'enseigner, tue le plaisir d'apprendre et finalement tue l'école de la République.

 

J'accuse le ministre d'avoir rompu durablement, après les désastreuses initiatives de son prédécesseur, l'indispensable lien de confiance entre l'autorité hiérarchique, l'encadrement intermédiaire et les enseignants du primaire, lien de confiance sans lequel il est impossible de construire quotidiennement une école du progrès pour tous.

 

J'accuse le ministre de double langage sur le droit à l'innovation pédagogique dans les classes et les écoles: d'un côté, il l'encourage, forums institutionnels à l'appui, de l'autre il le brime en imposant des programmes rétrogrades, des évaluations nationales formatées et des dispositifs de «soutien» en trompe-l'œil qui ont pour effet de standardiser les pratiques des enseignants au mépris de la liberté pédagogique garantie par la loi.

J'accuse le ministre de non assistance à professeurs en danger lorsqu'il les laisse seuls et désemparés affronter incivilités et violences ou lorsqu'il fait peser sur eux un stress permanent via un management de la hiérarchie aux injonctions souvent contradictoires.

 

J'accuse le ministre de mépriser les jeunes enseignants lorsque, sans aucune formation pédagogique et professionnelle, il les envoie «désarmés» et à leurs risques dans «l'arène» de la classe, négligeant les conséquences pour leurs élèves.

 

J'accuse le ministre de refuser d'investir dans l'éducation à la non-violence dès l'école en préférant les mesures dites «sécuritaires» qui insécurisent durablement les personnels et les élèves car elles montrent chaque jour leur totale inefficacité.

 

J'accuse le ministre de mener une politique qui porte atteinte aux droits de l'enfant en autorisant le fichage informatisé des élèves dès la maternelle, par le biais du fichier Base Elèves et du Livret Personnel de Compétences, outils illégitimes et illégaux du contrôle social des populations.

 

J'accuse le ministre de vouloir influencer la jeunesse de ce pays en imposant à la rentrée prochaine le retour de la phrase de morale écrite sur le tableau noir ainsi que l'apprentissage et le chant de La Marseillaise, alors que c'est d'éducation citoyenne dont nous avons besoin pour construire l'indispensable vivre-ensemble pour une société réellement solidaire.

 

J'accuse le ministre de vouloir caporaliser les enseignants du primaire en exigeant leur obéissance inconditionnelle à des injonctions hiérarchiques qui constituent un reniement de l'éthique de leurs missions.

 

J'accuse le ministre d'ordonner aux inspections académiques de poursuivre les enseignants du primaire en résistance, de sanctionner les enseignants-désobéisseurs, tels François Le Ménahèze à Nantes, symbole remarquable de la résistance éthique et responsable aux dérives et mensonges d'une hiérarchie incompétente.

 

J'accuse enfin le ministre de se mentir à lui-même et de porter tort à la fonction qu'il occupe.

 

Nul ne saurait emprisonner indéfiniment les consciences. Aujourd'hui, celles-ci sortent progressivement de leur léthargie. Cette indignation éthique qui monte représente une formidable espérance. Elle annonce la révolte salutaire dont notre société a plus que jamais besoin pour dessiner l'à-venir de notre école sous les couleurs de la générosité, du respect et de la solidarité.

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  • 73 ans. Retraité, écrivain à ses heures, collectionneur de collections, amateur de jazz, de cinéma de BD et de philo
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