Bon, peu à peu on finit par le savoir : en plus du tremblement de terre et du tsunami qui va avec, le japon est aussi victime d'un accident nucléaire dont on ne mesure pas les retombées, si j'ose dire. Alors, tout de même, on ne peut éviter la question qui vient immédiatement à l'esprit : comment peut-il y avoir 55 centrales nucléaires dans un pays qui se trouve sur une faille et qui a déjà connu de terribles tremblements de terre ?
Il paraît que de l'accident nucléaire de three mile island en 1979 au USA les autorités scientifiques françaises ont tiré beaucoup d'enseignement pour assurer la sécurité future de nos centrales. C'est la méthode empirique : on construit des centrales en tenant compte de manière insuffisante des enchaînements possibles de défaillances mécaniques, d'erreurs humaines et de défauts potentiels de conception. Et après l'accident on rectifie. Nous savons tous que la technologie nucléaire étant donné sa dangerosité qui est d'une tout autre nature que celle de tout autre technologie nécessite le risque 0. Mais justement le risque 0 n'existant pas on sait bien que la filière nucléaire comporte un risque dont les populations font les frais en cas d'accident et pas seulement dans l'instant mais selon un temps très long que personne n'est capable d'évaluer. L'accident de la centrale de Daiichi sera sûrement plein d'enseignement pour la construction des futures centrales, le prochain accident aussi. Alors, il est possible qu'on ne puisse se passer de centrales nucléaires et qu'il faille ( sans jeu de mot) admettre qu'il y aura d'autres accidents et qu'il faudra s'y habituer, parce que c'est à ce prix que nous pourrons nous chauffer et nous éclairer. Mais au moins, que le problème soit démocratiquement exposé dans sa cruauté pour que nous y réfléchissions tous ensemble en prenant nos responsabilités. Quand on entend les propos rassurants de nos responsables politiques qui s'apparentent à ceux qu'on entendait de la bouche d'Alain Madelin au lendemain de l'explosion de Tchernobyl, il y a 25 ans, on n'en prend pas le chemin. Quand des gens comme Sarkozy ou Delanoë nous expliquent que l'énergie nucléaire est une énergie propre il faudrait qu'ils aient l'honnêteté de faire entrer dans le bilan l'enterrement des déchets ultime, le dangereux transport des déchets à traiter et les fuites et explosions inévitables dans quelques centrales nucléaires avec leurs conséquences. Mais ce ne sera pas possible tant que les citoyens seront considérés comme des enfants.