Le fric, le blé, le flouze, l'artiche, la galette, le pognon, la tune... Impossible de ne pas faire le lien entre la défaite de l'équipe de France de football et l'argent. L'argent dominateur, l'argent qui donne la fièvre, l'argent qui corrompt qui provoque la cupidité, l'avidité, qui fait perdre la tête et le sens commun. La tête ? Il faudrait déjà en avoir une. La mésaventure humiliante de l'équipe de France devrait faire réfléchir ces grands garçons majoritairement issus de milieux défavorisés, payés des sommes faramineuses pour taper dans un ballon, et qui dévoile les mécanismes de l'offre et de la demande qui débouchent parfois sur des situations aberrantes. Jusqu'à un certain degré le public populaire accepte bien cette disparité entre ses propres revenus et ceux inimaginables de ces enfants gâtés. Dans une certaine mesure, ils sont symboliques de la réussite fulgurante et de la notoriété rêvées par les cités et les milieux défavorisés dans leur ensemble. Le footballeur vedette c'est la revanche du pauvre par procuration. Oui, mais à condition qu'il y ait des résultats positifs. Là rien ne va plus. L'équipe de France amollie par son compte en banque a montré le pire d'elle-même : absence de volonté, d'enthousiasme, d'esprit d'équipe, de respect du public, de conscience d'une appartenance, d'amour du travail bien fait. Juste des milliardaires arrogants qui estiment ne pas avoir de compte à rendre. Mais au-delà de cette histoire lamentable, où les supporters ( je n'en fais pas partie) ont pris conscience qu'ils étaient floués il y a pire : la prise de conscience que rien ne va plus dans ce pays, car la frime, les faux-semblants, l'arrogance, le mépris des citoyens, de ceux grâce auxquels on se trouve au sommet, la cupidité, le narcissisme sont des sentiments et des attitudes qui triomphent plus que jamais dans la conduite des affaires de l'état. Finalement la mésaventure des footballeurs j'menfootistes n'est rien d'autre qu'un signal strident qui instruit sur les dérives du système et de nos gouvernants.