Malgré les faits qui le contredisent journellement Nicolas Sarkozy continue de penser que la répression sans prévention est la panacée universelle. Il apparaît plus que jamais que ce président qui ne voit pas plus loin que le bout de son ego s'acharne à viser un second mandat au détriment de la France et des Français , dont il se moque totalement dans tous les sens du terme. Et cela au prix de manœuvres démagogiques qui sentent l'idéologie vichissoise à plein nez comme le font remarquer Michel Rocard dans Marianne et Jean Daniel dans le nouvel observateur. En 1940 le bouc émissaire c'étaient les Juifs et les Franc-maçons aujourd'hui ce sont les étrangers et les Français d'origine étrangère ( tout comme lui d'ailleurs). Ce qu'on peut légitimement reprocher à ce tout petit président ( je ne parle pas de sa taille, Mitterrand n'était pas grand non plus mais personne ne l'a brocardé sur cet aspect de son physique, ce qui est, à mon sens, très significatif) c'est qu'il soit aussi peu attentif à ce qui se passe dans ce pays. C'est-à-dire au désespoir et à l'inquiétude qui contribuent largement à générer la violence, aux revendications légitimes, à la désapprobation du démantèlement des acquis sociaux, à l'indignation populaire de sa politique favorable aux plus riches et de ses petits arrangement entre amis nantis. Croire et faire croire que les rodomontades policières, les effets de muscles et l'étalage de la technologie guerrière urbaine suffiront à régler le profond malaise qui règne dans ce pays et qui n'a fait que croître et embellir depuis le jour funeste où il fut élu est une totale ineptie qui s'apparente à de la fuite en avant. Elle démontre s'il en était besoin que Nicolas Sarkozy est uniquement préoccupé par la pérennité du pouvoir que sa fonction lui accorde plutôt qu'à la satisfaction des Français. C'est une attitude qui ne peut inspirer que le mépris et la conviction qu'il faut se débarrasser au plus vite d'un homme qui laissera la marque d'une déprimante régression sociale et morale . La question qui continue de se poser aujourd'hui est de savoir si une opposition cohérente est en mesure de se construire face à un homme qui a été élu par défaut, comme ce fut le cas déjà pour le second mandat de Jacques Chirac, qui oscille entre autisme et aveuglement et qui a contribué à approfondir de manière spectaculaire le fossé entre les classes sociales. Ce ne sera possible que si, en dehors des clivages politiques à œillères, s'élabore un front de défense et de reconstitution des valeurs républicaines bafouées et dégradées chaque jour, sous-tendu par la volonté d'entreprendre les réformes indispensables inhérentes à ces valeurs.
Depuis Jospin, les forces de progrès ont pratiqué la politique de la chaise vide, que les conservateurs se sont empressés d'occuper. Elles se sont révélées incapables de faire des propositions claires répondant aux aspirations des Français et capables d'emporter leur adhésion. Il faut que cela cesse, et vite, avant la catastrophe !