Échec aux européennes ! échec aux municipales ! échec aux cantonales ! échec aux régionales ! échec aux sénatoriales ! Peut-on encore parler de "majorité" ?
Et les affaires, Worth/ Bettencourt, Karachi et maintenant le scandale des mallettes. Et cet entourage encombrant : Takieddine qui a une si jolie piscine dans laquelle Copé a fait trempette, et Bourgi, et Djouhri, et Bazire, et Gaubert, et Servier promu grand croix de la légion d'honneur Et ces collaborateurs consternants : Nadine Morano, Frédéric Lefebvre, Xavier Bertrand et maintenant David Douillet, sans oubliez Hortefeux et les Balkany. N'en jetez plus, la cour est pleine. Du coup, la très grave affaire Guérini et celle non moins grave de DSK qui sont à la fois un problème et une honte pour la gauche apparaissent presque anecdotiques.
Que devrait faire un vrai président de la République sous cette avalanche ? S'adresser aux Français, ne rien cacher de la situation, expliquer humblement qu'il s'agit de son premier mandat, qu'il y a eu des dérapages, qu'il faut tout de même mettre à son crédit quelques succès en politique étrangère, la réforme des universités imparfaite certes, mais tout de même, qu'il faut mettre dans la balance son énergie, sa détermination, il dirait qu'il s'engage désormais à respecter ce qu'il avait promis et qui avait obtenu l'approbation de 53% des Français, dont un bon nombre doivent se mordre les doigts de l'avoir élu et ne s'en vanteront pas aux prochaines élections. Et parmi ces promesses non tenues, la république irréprochable, l'intransigeance vis-à-vis des dictatures, la sécurité, la cohésion sociale, un logement décent pour tous. Il dirait aussi qu'il avait fait l'erreur de tout vouloir faire lui-même, de considérer les ministres et notamment le premier comme de simples collaborateurs, des perroquets débitant les éléments de langage de Guéant, et non pas comme des ministres chargés de mettre en œuvre la politique dictée par le président comme la règle de notre monarchie constitutionnelle l'exige. Il dirait qu'il regrette le bling bling, le Fouquet's, le Yatch Bolloré et d'avoir montré ce qu'était pour lui la culture sur l'estrade triomphale de la Place de la Concorde le soir de son élection. Il ajouterait que le travaillez plus pour gagner plus ça a foiré, que le bouclier fiscal pour faire plaisir à Neuilly avait été une erreur politique et que d'ailleurs il l'avait abrogé, qu'il regrettait la manifestation de népotisme qui consistait à vouloir faire de son fils étudiant en droit de 22 ans recalé, le président de l'EPAD. il dirait aussi qu'il avait été plutôt autiste vis-à-vis des Français, qu'il n'avait pas assez écouté le grondement qui venait d'en-bas. Il terminerait en promettant qu'il allait sérieusement nettoyer les écuries d'Augias. Bref, il serait humble et néanmoins déterminé à réparer ses erreurs et à rappeler qu'il s'estime en mesure de le faire puisque il a déjà " fait le job" . Personnellement, je n'y crois pas pour une bonne raison c'est que je n'ai jamais réussi à le considérer comme un chef d'état, mais seulement comme un chef de clan. Finalement en considérant ces cinq années perdues on peut se demander s'il ne serait pas préférable pour la gauche que Nicolas Sarkozy soit le candidat de l'UMP aux présidentielles.