Ne nous attardons pas sur ces politiques qui ne se sont jamais sentis autant de gauche qu'en ce moment après avoir copieusement trahi leur famille de pensée pour un maroquin, quelques honoraires ou une légion d'honneur. Jean-Pierre Jouyet, Bernard Kouchner, Fadela Amara, Jacques Attali, Stéphane Richard. On peut même y ajouter Jacques Lang et je ne serais pas étonné qu'Alain Minc les rejoigne. Il faut s'attendre dans les semaines qui viennent à d'autres ralliement de rats qui sentent que le navire sarkoziste prend l'eau. Le cas de Stéphane Richard patron de france-télécom est le plus intéressant. Il avait d'abord annoncé à France-Info qu'il voterait aux primaires socialistes. voici ce qu'il avait déclaré : "C’est une élection qui est ouverte à tous les Français, et je ne vois pas pourquoi moi, comme n’importe qui d’ailleurs, se sentirait exclus de cela. Moi je suis concerné par la vie politique de mon pays, j’ai mes options politiques qui ne concernent que moi, là c’est pas le chef d’entreprise qui parle c’est le citoyen. Ça m’intéresse, je trouve qu’on nous donne la possibilité d’avoir une influence sur le casting de l’élection présidentielle, c’est quand même très important, et donc oui je le ferai. Par ailleurs, je me sens tout à fait en harmonie avec la plateforme de valeurs qui sera proposée à tous les électeurs des primaires dans quelques jours."
Une semaine plus tard il se ravisait avec la même vigueur :
"Non, je serai à Paris dimanche, mais je n’irai pas voter aux primaires. Pour moi c’est une situation qui est très claire, ma famille de pensée c’est la gauche, je viens de là, je ne la renie pas. En même temps j’ai travaillé en 2007 dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy, à sa demande, avec Jean-Louis Borloo, et Christine Lagarde. Je suis heureux et fier d’avoir fait cela. Je pense que l’on a fait des choses utiles pour noter pays. Mais ce qui me guide aujourd’hui, c’est ma responsabilité de président de France Télécom, je pense que dans cette position là je dois avoir une neutralité absolue, et j’ajouterai que je ne veux absolument pas que cet acte éventuel soit interprété comme une sorte de défiance envers le président de la République à qui je conserve une fidélité absolue."
Le retournement de veste électoral c'est simple comme un coup de fil, que Stéphane Richard a probablement reçu de Sarkozy. Comment, sinon, pourrait-on en une semaine prendre un virage à 180° avec autant d'impudeur sans se discréditer définitivement ?
Comment Stéphane Richard a-t-il fait pour réaliser au bout d'une semaine que sa responsabilité de président de France-Télécom exigeait une neutralité absolue ! ?
Comment peut-on affirmer adhérer aux valeurs de gauche et se sentir dans le même temps fier de s'être compromis dans l'aventureuse entreprise néo-libérale de Sarkozy dont le but ultime est d'éradiquer une bonne fois pour toute le Programme du conseil National de la Résistance.
Stéphane Richard, n'est plus une girouette, c'est un derviche tourneur.
Alors, je crois qu'il serait bon de se rappeller que les valeurs de la gauche sont radicalement incompatibles avec celles des néo-libéraux, dont bon nombre vont se découvrir la fibre socialiste dans les semaines qui viennent, et faire en sorte que les candidats à la primaire se souviennent de cette phrase attribuée à différents auteurs ( Voltaire, Maréchal de Villar, Jean le Bon...) : "Mon Dieu, gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge"