Bien qu'il soit désagréable de tirer sur les ambulances on ne peut tout de même se taire sur cette élection à la présidence de l'UMP digne de Clochemerle. Voilà un parti d'une arrogance sans pareille, un parti donneur de leçons qui ressasse son amertume d 'avoir perdu ce qui est traditionnellement son bien c'est-à-dire le gouvernement de la France, qui pratique le Hollande Bashing depuis 6 mois en tapant à bras raccourcis sur la tête du président et de son gouvernement, qui explique que la gauche n'est pas à la hauteur et qui à la première occasion qui lui est donnée démontre une incurie inquiétante qui remet en cause ses capacités à gouverner. Ce qui se passe à l'UMP ce n'est pas la manifestation de courants, normale dans un parti, mais le signe d'une vraie rupture entre deux conceptions de la droite, la traditionnelle et l'autre celle qui lorgne vers l'extrême droite qu'elle a contribué à banaliser.
Tout de même, organiser une primaire ce n'est qu'une petite chose, et l'UMP vient de démontrer que sur une chose si petite elle est en mesure d'organiser une foire d'empoigne impressionnante. En matière de couacs qu'elle reproche à qui mieux mieux à la gauche, elle est largement à la hauteur : résultats proclamés et même autoproclamés avant même que la commission se soit prononcée, insultes et même manifestations de haine. Si le ridicule ne tue pas, il peut blesser gravement. Si l'UMP n'en meurt pas elle aura du mal à s'en remettre d'autant que la haine entre les deux candidats est maintenant bien ancrée.
Vous me direz que tout ça n'est pas si grave et qu'il ne s'agissait que d'un choix entre un réac et un super réac, et vous aurez raison, mais personnellement je ne suis pas mécontent qu'en cette occasion l'UMP ait montré son vrai visage celui d'une droite qui glisse doucement sur le toboggan qui la mènera jusqu'à Marine Le Pen. On y est presque. Un peu de patience. Ça aura le mérite de clarifier les choses et peut-être de provoquer un début de rassemblement de la gauche, ce qui ne serait pas un luxe.