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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 11:15

ferratjean"Le président de tous les Français" s'était déjà annexé les lycéens résistants  de Carnot et de Buffon, le jeune communiste Guy Môquet, Jaurès et Blum. On se disait , pour Jean Ferrat, il va se taire le petit bourgeois de Neuilly qui dans sa jeunesse défilait contre les syndicats. Il va avoir la pudeur de se taire. Jean Ferrat  était un homme notoirement engagé à gauche. Un homme  honnête qui s'est trompé et qui a eu le courage de reconnaître ses erreurs passées après avoir été compagnon de route du PCF  et avoir cru que le communisme soviétique était l'espoir des travailleurs, avant de dénoncer le goulag, les crimes de Staline  et le socialisme "globalement positif" de Georges Marchais. Un talent, une conscience, Jean Ferrat, probablement enragé contre la politique  sarkozyenne aux antipodes de sa vision du monde. Eh bien non ! il a tout de même fallu qu'il la ramène le petit homme qui est de plus en plus petit au fur et à mesure que s'avance son catastrophique quinquennat, prêt à récupérer tout le monde de Jean Ferrat, au front national en passant par les écologistes, le modem et le parti socialiste. Tous ensemble, tous ensemble, nous sommes tous frères , il n'y a plus de lutte des classes, Sarkozy aime tout le monde, la droite, la gauche, le centre, le sarkozisme c'et le parti unique, celui de la modernité contre l'immobilisme. Mensonge ! Mensonge ! Mensonge !

 Qu'il dise du bien d'un homme dont toute la vie a été tournée vers un combat pour la justice sociale et la solidarité , sans jamais avoir dérogé à son éthique, c'est-à-dire le contraire de ce que nous inflige ce président dont la relecture des discours de la campagne présidentielle font ricaner tant ils son contraires à la triste réalité, je l'ai vécu comme une insulte à la mémoire de Jean Ferrat parce qu'il le réduit à "un militant de la chanson française de qualité" alors qu'il était un adversaire résolu de la droite, de son égoïsme, de son arrogance, de son mépris et qu'il l'exprimait dans des chansons magnifiques. Décidément, l'un des deux est grand et l'autre tout petit, je ne parle pas de leur taille mais de leurs dimensions intellectuelles et morales. Devinez lequel est grand et lequel est petit .

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commentaires

B
<br /> N'ai pas regardé, ni entendu. Ai réécouté mes vinyles, avec, pour seules images, celles de leur pochette, et ai réécouté ensuite le vunyle de Brassens, celui avec le roi des cons et le blason.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Ce type va nous manquer. <br /> <br /> <br />
B
<br /> Je n'ai rien à ajouter à mon propos. Tu relates des vérités historiques auxquelles je souscris. Mais ce que j'ai voulu dire, c'est  que l'on ne peut balayer d'un revers de main, l'Histoire<br /> dans son ensemble fait de  lumières et d'ombres. Ainsi va l'évolution des civilisations. j'en suis pas plus responsable que toi. Je crois malgré tout en l'homme. Cordialement<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Bien sûr qu'on ne peux balayer les choses d'un revers de mains Ma réflexion porte plutôt sur les "systèmes" les "modes d'emploi du monde" les " vérités révélées" je crois qu'ils portent tous en eux<br /> un danger de fascisme. Pour le reste, je suis comme toi, j'ai la faiblesse de croire encore un peu en l'homme.<br /> Cordialement <br /> <br /> <br />
C
<br /> je comprend bien ce que veux dire barovin avec la nécessaire utilité de l'urss. le problème c'est que la réalité historique ne correspond pas vraiment. je pense même que sa seule "utilité" aura été<br /> de servir de repoussoir au bénéfice de la social démocratie qui pendant ce temps n'a pas eu besoin de se creuser la tête pour survivre. elle est ainsi devenue une idée bien pale.<br /> <br /> je n'étais pas à charlety en 68 j'avais à peine 17 ans. je n'ai vraiment compris les choses que 2 où 3 ans plus tard. par contre j'ai cotoyé pendant 25 ans un homme qui s'appelait marius giraud qui<br /> fut membre du comité central du pc jusque dans les années 30 avant de démissioner de son poste et du parti. cet homme avait fait parti de la mission sadoul qui avait été envoyée par la france au<br /> secours du tsar pour combattre les bolcheviques.sur place, une majorité d'entre eux prirent fait et cause pour les communistes et ont combattu à leurs côtés jusqu'en 1917. marius s'est même vu<br /> proposé la nationalité soviétique. c'est je pense ce qui lui a permis d'échapper au peloton d'exécution lorsqu'il est revenu en france. entré au pc dès son retour il en gravit les marches jusqu'à<br /> ce qu'il sache et en honnête homme il a refusé de cautionner.il a alors consacré sa vie à la direction d'une coopérative d'électricité oùse pratiquait le salaire unique et la règle un homme une<br /> voix.<br /> en 1975 lorsque les militaires m'ont demandé des comptes sur mon insoumission, il était au procès pour dénoncer les "carpettes galonnées"(c'est son expression). il n'a jamais renoncé. je regrette<br /> qu'il n'ait jamais voulu écrire ses mémoires par pudeur et discrétion. je peux certifier que pour cet homme qui savait, le drame du mouvement ouvrier s'appelait urss depuis trotsky et crondstadt.<br /> si on peut avoir du respect pour les militants et les électeurs floués car ignorants, la sévérité doit être totale envers ceux qui savaient et qui ont menti, trahi, devoyé l'espoir de millions de<br /> salariés. honte sur eux.l'histoire les regarde. regardons l'histoire avec les yeux ouverts.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> T'inquiètes, personne n'écoute plus ce qu'il dit.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> J'étais à Charletty.Je ne sais pas si j'étais gauchiste en ce temps-là et je ne suis pas devenu PS depuis .Ce jour-là j'ai vu Mendes-France et Miterrand et cette foule ivre de liberté et de joie<br /> n'exhortait pas le PCF à prendre le pouvoir. Débordé et mauvais joueur le PCF a subi le joli mois de mai et à la fin Séguy a été mal accueilli à Billancourt .<br /> Une petite précision , Giher, j'ai lu passionnément lors de sa parution"J'ai choisi la liberté" de V.Kravtchenko et sauf erreur le procès ne l'a pas opposé directement au PCF mais aux Lettres<br /> Françaises . Et pour en terminer sur ce chapitre je voudrais conseiller à ceux qui ne le connaissent pas le livre de Michel Ragon "La mémoire des vaincus"<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Je pense également que le PCF n'avait rien compris à mai 68. Il s'est senti débordé et a essayé en vain de reprendre la main d'où son animosité vis-à-vis des gauchistes. J'en ai été témoin. Et je<br /> crois que finalement il était soulagé que ça se termine pour retrouver un clivage qui lui était plus familier. Contrairement à ce que j'ai entendu ce matin à la radio ce n'est absolument pas le PCF<br /> qui a déclenché mai 68 et je ne me souviens pas avoir vu des gauchistes plébiscite le PCF<br /> Pour Kravtchenko, j'ai fait un raccourci, parce que derrière les lettres françaises il y avait le PCF. Tu as donc raison.<br /> <br /> <br />

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  • 73 ans. Retraité, écrivain à ses heures, collectionneur de collections, amateur de jazz, de cinéma de BD et de philo
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