Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 10:32

La mobilisation des peoples vis-à-vis d'Haïti m'interroge. Haïti, il faut en être. pas question de laisser le champ compassionnel à la concurrence. Tout le monde y va de son couplet, mais lequel ? En tout cas assez rarement celui qui évite l'émotion grandiloquente au bénéfice d'une analyse socio-économico-politique solide. 

Dans la revue Ravages Paul Virilio écrivait:« Aujourd'hui la mondialisation et l'universalisation des écrans favorisent la synchronisation des émotions à l'échelle de millions de gens. Nous passons de la standardisation des opinions, qui correspondait à la communauté d'intérêts des classes sociales, à la synchronisation générale des affects. C'est-à-dire à une communauté d'émotions qui débouche sur un communisme mondial des passions. » 

Le 11 septembre, le tsunami, les grandes catastrophes aériennes la mort de Michaël Jackson, le virus A H1 N1  provoquent une communion des affects qui l'emporte sur la rationalité, sur le travail du néo-cortex. Le légitime élan de solidarité  évite de trop aborder le fond dérangeant des problèmes. On sait depuis Paul MacLean que le cerveau comporte, en gros, trois couches en interaction : en dessous le cerveau reptilien , au dessus le cerveau  des mammifères, le limbique, celui qui gère les émotions et tout au-dessus le néo-cortex, le cerveau imaginant, celui qui analyse et conceptualise. Les médias populaires aussi bien que les politiques ont la tentation de s'adresser prioritairement au  cerveau limbique, plus pénétrable, moins retort, plus consensuel que le néo-cortex. Nicolas Sarkozy et ses communicants ont compris ça depuis longtemps, d'où la lecture de la lettre de Guy Môquet dans les écoles, la proposition d'une prise en charge de la mémoire d'une petite victime de la shoah, toujours par les élèves des écoles, et la prolifération de lois, qui sont souvent des doublons avec des lois existantes, à chaque fait-divers particulièrement odieux. 

Ce monopole du cœur que Valery Giscard d'estaing disputait à François Mitterrand jadis et qui vise un rassemblement des gens généreux au delà des clivages idéologiques, et au bénéfice des pouvoirs en place, est plus que jamais un enjeu majeur de la politique.

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

B
<br /> Décryptons le sommet de<br /> Davos.<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> sur nohain je confirme, bien que je n'avais pas la télé,on m'avait déja raconté cette soupe à la merde. pour le début de ta réponse j'en partage une grande partie et je ne doutais absolument pas de<br /> ta capacité à participer.<br /> <br /> <br />
Répondre
G
<br /> C'était surtout à la radio qui se révèle plus émouvante parce qu'elle fait appel à l'imaginaire<br /> <br /> <br />
C
<br /> ce qui ne m'as pas empêché de faire un don à la fondation de france. fondation dont l'action a pour but de travailler sur le long terme en orchestrant au mieux le travail, par exemple, de handicap<br /> international, d'action contre la faim etc etc. la solidarité& avec haiti va devoir s'inscrire dans le long terme et lors des prochaines élections il ne faudra pas oublier d'exiger des<br /> engagements serieux de nos élus.<br /> <br /> <br />
Répondre
G
<br /> Nous avons eu déjà , c'est vrai, de nombreux échanges sur cette question. D'ailleurs dans cet article je ne visais pas spécifiquement le téléthon. Je n'ai jamais aimé la charité et sa générosité<br /> parfois un peu bing-bling parce que je sais ce qu'elle sous-tend d'acceptation de la situation du monde et de son équilibre sans s'attaquer au problème de fond qui nécessite la solidarité et la<br /> justice sociale. La charité est surtout une attitude de nanti sur la défensive. La solidarité tend à passer outre les clivages sociaux et à ne considérer que l'humanité de l'autre. Elle ne peut se<br /> concevoir sans un esprit égalitaire ni une bonne dose de fraternité. Je sais aussi que les médias ont fait de ces campagnes de générosité un marché quand ils n'ont pas, à leur corps défendant,<br /> suscité les détournements de fonds ou les notes de frais un peu excessives au point qu'il ne restait plus grand chose en finale pour les causes revendiquées. Je sais aussi que les bébés phoques<br /> provoquent davantage de commisération que les bébés Hyènes et qu'il y a des misères qui sont plus émouvantes que d'autres, sans être forcément plus atroces, et que ce sont les premières qui font<br /> vibrer le cerveau  limbique dont je parle et que des gens le savent et l'utilisent sans vergogne. Cela étant, je donne moi aussi pour les restaus du cœur ou pour la croix rouge en direction<br /> d'Haïti. Ça ne m'empêche pas de grommeler. Tu as raison de mettre l'accent sur le long terme pour éviter la perversité de ce qu'on pourrait appeler " l'effet Reine d'un jour"(1) Ce qui n'aura de<br /> sens que pour les gens de ma génération. La catastrophe ou le malheur n'étant que l'argument d'un spectacle chassé par un autre et ne s'inscrivant que dans l'immédiateté. Dans le spectacle du monde<br /> la date de péremption ne suit l'événement que de quelques jours. <br /> (1) j'informe la jeunesse que "la reine d'un Jour était une émission radiophonique assez ignoble ( avec le regard d'aujourd'hui) concoctée par Jean Nohain. Il partait en tournée avec son "cirque"<br /> et sélectionnait dans les villes de province  des femmes malheureuses et très méritantes, les familles nombreuses dans des logements insalubres avec un mari victime d'un accident du travail<br /> étaient les bienvenues. Jean Nohain expliquait alors de manière émouvante les malheurs de chaque candidate et à la fin  de chaque récit demandait les applaudissements du public qui était<br /> enregistré par un applaudimètre. Le meilleur score valait à l'heureuse lauréate de recevoir une couronne, un trône un sceptre, une cape d'hermine, et moults cadeaux pour elle et ses dauphines,<br /> offerts par les annonceurs : machine à laver, frigo, 35 kg de savon ou de lessive etc. Ça faisait beaucoup pleurer ma grand-mère Ensuite de quoi le "cirque" repartait en laissant la Reine et ses<br /> dauphines sur le pavé, après avoir récupéré le sceptre, la couronne, le trône et la cape d'hermine.  Et ne dites pas GIHER déconne ( ça peut m'arriver !) parce que c'est absolument<br /> authentique. Je sais que des esprits plus généreux que le mien ( que Dieu s'en souvienne) diront : "Oui évidemment, mais tout de même il faisait le bien autour de lui le Jean Nohain"<br /> <br /> <br />
C
<br /> pour revenir gentiment  sur un débat que nous avons eu au moment du téléthon, le drame d'haiti est traité avec voyeurisme et ne joue que l'émotionnel en "dénoncant" au passage le mépris<br /> américain pour l'aide francaise. compares les deux et je pense que tu verras que le téléthon est l'inverse du voyeurisme mais montre le réel et les solutions envisagées pour corriger le réel.<br /> grosse différence. amicalement.<br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> <br /> La pantalonnade Sarkozienne a eu lieu. Une référence dans le mensonge, ds la duplicité, ds la médiocrité...Venez en débattre<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre

Présentation

  • : pour curieux seulement
  • : Ce blog qui se veut un lieu de dialogue et de réflexion, s'adresse aux curieux de tout ce qui fait l'intérêt de la vie. de la philo à la bande dessinée en passant par la musique,la vie quotidienne et la politique
  • Contact

Profil

  • GIHER
  • 73 ans. Retraité, écrivain à ses heures, collectionneur de collections, amateur de jazz, de cinéma de BD et de philo
  • 73 ans. Retraité, écrivain à ses heures, collectionneur de collections, amateur de jazz, de cinéma de BD et de philo

Texte Libre

« Nous sommes nés à quêter la vérité ;
il appartient de la posséder à une plus grande puissance. »

Michel de Montaigne 

Recherche

Archives