Ça y est ! On va sans doute avoir un juge indépendant dans l'affaire Woerth Bettencourt ! Jusque-là et c'est normal Woerth était réputé innocent. À la justice à présent de définir s'il l'est vraiment. Vous vous rendez compte du temps qu'il aura fallu pour qu'une procédure normale, je dis bien NOR-MA-LE, soit enfin enclenchée ! Grâce à ses manœuvres de blocage, le procureur Courroye, bon petit soldat du sarkozisme, aura gagné quatre mois avant que la justice ne se mette vraiment en œuvre. Finalement son supérieur hiérarchique le procureur Ingall-Montagnier l'a rappelé à l'ordre. Il n'a plus qu'à s'exécuter. ce n'était pas trop tôt. La guerre Picrocholine qui oppose le procureur Courroye proche du pouvoir et la juge Isabelle Prévost-Desprez dans le volet du procès pour abus de faiblesse entre la fille Bettencourt et François-Marie Banier, et qui fait partie de la tentaculaire affaire Woerth/Bettencourt, avait un peu plus dégradé l'image de la justice française dans l'opinion. Cette décision si elle aboutit vraiment sera à l'honneur de cette justice dont on pouvait douter qu'elle avait un honneur tellement sa collusion avec le pouvoir apparaissait de manière de plus en plus visible.
Tiens, un autre exemple, prenons l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Le parquet, avait réclamé un non-lieu pour Chirac, comme il avait réclamé un non-lieu pour les policiers qui avaient coincé deux gamins transformés en merguez dans un transformateur EDF. Il adore les non-lieux le parquet mais uniquement quand des policiers ou des ministres sont impliqués dans des affaires délicates. Les citoyens viennent de comprendre, grâce aux arrangement entre l'UMP, le Maire de Paris et Chirac que lorsqu'on a commis une malversation en tant que Maire de Paris, devenu président de la république, il suffisait de rembourser ce qu'on avait piqué dans la caisse, pour échapper à la justice. Selon que vous serez puissant ou misérable… Cependant il convient d'appliquer quelques nuances à ce propos : J'ai eu la chance d'assister à une audience de correctionnelle il y a quelques années à Montpellier et j'ai vu avec quel sérieux, quelle consternation aussi, et quelle humanité finalement, devant la misère du monde, étaient traitées par les juges les petites affaires de justice, celles qui n'intéressent pas les médias ; avec intelligence et un souci évident de ne pas appliquer stupidement la loi. C'est ainsi que ce jour-là un agriculteur qui avait truffé de plomb avec son fusil de chasse, par inadvertance disait-il, la voiture de co-héritiers encombrants, probablement pour leur faire peur, c'était vu condamner après délibération à … une confiscation de son permis de chasse pendant deux ans ! C'était pédagogique et équitable, selon moi. Pire que la prison, pour cet agriculteur borné, qui est reparti libre mais bougonnant une vengeance hypothétique. Cette décision qui avait un petit côté "La loi à l' ouest du Pécos" laissait entendre qu'une justice humaine, une justice "de proximité" était possible dans ce pays. Vous me rétorquerez que peut-être que ce à quoi j'ai assisté ce jour-là ( j'étais resté quatre heures, tout de même !) était exceptionnel. C'est possible.
Un point positif dans l'histoire de Chirac : Elle ouvre des perspectives magnifiques à tous les petits malfrats qui pourront prendre exemple sur les grands voyous : "C'est vrai Monsieur le président, j'ai dévalisé une supérette, mais comme je me suis fait alpaguer, je vous rembourse Monsieur le président, je vous promets, je vous rembourse, comme l'a fait l'ex-président de la France !
Très bien mon garçon, passe à la caisse avant de récupérer tes affaires à la prison !
Elle est pas belle la vie!