Jean-François Couvrat dans son intéressant blog "Déchiffrages" dans "le Monde"
( http://dechiffrages.blog.lemonde.fr/2010/05/21/seul-leuro-plombe-la-competitivite-francaise/#xtor=RSS-32280322) explique que la chute de l'Euro est plutôt une bonne nouvelle économique. Voici des extraits de son article :
"Semaine après semaine, on nous répétait que la France perdait des parts de marché, que sa compétitivité se dégradait. La France, suggérait-on, était le mouton noir de l’Europe.
Les causes de cette dégradation ? On invoquait, selon l’humeur, le poids des prélèvements obligatoires, la taxe professionnelle, l’Impôt de solidarité sur la fortune, les 35 heures, l’absentéisme, la réglementation tatillonne, l’épaisseur du droit du travail, l’âge de la retraite, les déficits et la dette publics, les salaires trop élevés, et surtout la lourdeur des charges sociales… Les discours du Medef et du Chef de l’Etat offrent un florilège inépuisable.
Heureusement, les indicateurs officiels décrivent toute autre chose : une compétitivité française dont le seul boulet était l’euro cher, et qui le tirait plus vaillamment que la plupart des autres. (...)
Si la France a perdu des parts de marché en Europe, ce n’est pas parce qu’elle fut exceptionnellement laxiste. C’est parce qu’elle s’est efforcée de résister, sans jamais y parvenir tout à fait, à la politique agressive de son principal partenaire, l’Allemagne, dont les salariés, les retraités et les malades ont subi et subissent encore une inutile contraction des coûts salariaux.
Inutile et agressive hier, cette politique allemande devient extrêmement dangereuse désormais. Car si l’Allemagne et la France, les deux poids lourds européens, se lancent dans une compétition déflationniste au lieu de soutenir la croissance, alors il n’y a aucune chance qu’aucun pays européen n’allège jamais le poids de sa dette publique.
Il s’agit, rappelons-le, de réduire les ratios dette publique/PIB et déficit public/PIB. Dès l’école primaire, n’importe quel enfant sait qu’on n’y parvient pas en commençant par réduire le dénominateur."
En dehors du propos, ce que j'ai trouvé de plus fascinant, en laissant en marge des conceptions un peu particulières de l'orthographe ou des mathématiques élémentaires chez certains intervenants, ce sont les commentaires certainement compétents ( et qu'il faut avoir le courage de lire) et qui approuvent ou dénoncent avec la même conviction ou la même assurance, la théorie du journaliste.
J'en ai conclu, mais ai-je raison ? que l'économie n'était peut-être pas une science exacte en me souvenant des différents économistes géniaux qui parsemèrent l'histoire de ce pays et dont certains se sont magistralement gourés !