Le 10 février j'ai écrit un article sur BHL et sur le panneau dans lequel il était tombé en citant un philosophe qui n'existait pas. J'apprends ce matin que l'affaire traitée simultanément par tous les médias a enflé dans des proportions qu'elle ne méritait pas et qu'elle a provoqué dans les forums d'internet un déclenchement de haine qu'il faut bien appeler antisémite. Une mise au point est nécessaire ainsi qu'une petite réflexion sur le sujet.
Moi ce qui m'intéresse c'est de traiter des idées de BHL et de son comportement de philosophe médiatisé dont la notoriété n'est pas due qu'aux qualités de sa pensée mais aussi à ses talents de communicant. Un point c'est tout, et de traiter au passage de tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la connerie universelle de laquelle les plus beaux esprits ne sont pas abrités. J'aurais fait la même chose s'il s'était appelé, Dupont, Sanchez ou n'importe quoi d'autre.
Seulement voilà, le problème c'est que BHL est juif et que la critique qui peut lui être faite sur le plan des idées et du comportement lorsque elle se trouve chopée au passage par de gros beaufs antisémites au front bas et aux idées minimales, ça peut faire des dégâts.
Alors la question de fond qui se pose est celle-ci : Doit-on s'autocensurer lorsque l'objet de nos agacements provient de quelqu'un qui s'appelle Levy ou Cohen de peur d'être taxé d'antisémitisme ? Une telle attitude et le silence à leur sujet ne relèverait-il pas d'un antisémitisme du second degré ? Personne ne penserait que je suis anticatholique parce que je m'en prends à un homme politique catholique ! Moi, je continuerai à dire ce que je pense en m'en prenant à ce que font ou disent les personnages médiatisés et non pas à ce qu'ils sont, parce que ça, c'est la vraie base de l'antisémitisme.
Question subsidiaire : Daniel Schneidermann, qui est juif, lorsqu'il s'en prend à Elisabeth Badinter dans arrêt sur image, est-il antisémite ?