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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 11:39

Une seule machine vous manque et tout est dépeuplé !

Mon Imac m’a planté. Je ne lui en veux pas. Il m’a tout de même rendu  de bons et loyaux services pendant très longtemps. Mais je voyais bien depuis quelque temps qu’il était sensible à la moindre mini-coupure de courant et qu’il avait un mal de chien à redémarrer. Mon soulagement était grand lorsque le voyant se rallumait. C’était un peu comme une rémission dans une maladie grave. Cette fois-ci, nenni, bernique. J’avais beau l’exhorter, le titiller. Rien à faire. Donc depuis deux jours, j’étais orphelin de Big brother. Mais comme il y a toujours des avantages aux inconvénients, cette catastrophe m’a libéré du temps pour autre chose. Je dis bien « libéré ». Ce qui renseigne sur nos dépendances. Il m’arrive de déplorer ( sans les juger) les dépendances des autres : Le tabac, l’alcool et les autres drogues, le tiercé, le jeu et les consoles qui provoquent l’hypertrophie des pouces. Enfin tout ce qui rend fébrile par manque et qui n’est pourtant pas nécessaire pour obtenir ce qu’Épicure appelait « l’ataraxie » c’est-à-dire, la paix de l’âme. Moi, je me suis aperçu depuis quelque temps que mon addiction était sans conteste Internet et pas seulement parce que j’écris, que je vais y chercher des renseignements, que j’y lis mes journaux préférés et que j’y tiens ce blog que vous me faites l’honneur de fréquenter.  Mais simplement Internet pour Internet, comme ça sans raison formulée, et que ça me prend trop de temps sur mon temps de lecture, de promenade, de relation directe aux autres et d’autres choses «  à voir et à z'entendre » comme disait Boris Vian. Finalement, ce break que je viens de rompre en utilisant l’ordinateur de ma compagne, m’a donné envie de respirer un peu d’équilibrer davantage mon temps d’ordinateur par rapport à mes autres activités, parce que le souffle de liberté que j’ai ressenti grâce à cette absence est aussi puissant que la sensation de fraîcheur que l’on éprouve en suçant une pastille de Fisherman’s Friend à l’eucalyptus et qui vous emporte le palais . Voici donc l’avantage de l’inconvénient. Mais ce qui m’a permis de réaliser l’importance de ma dépendance, c’était la peur de perdre toutes les données de mon disque dur. Le disque dur de secours faisait semblant de fonctionner, mais n’enregistrait plus rien depuis deux ans (je ne vérifiais pas). Damned ! Toutes les données perdues c’était grave, mais le plus grave c’était la perte d’un manuscrit de 185 pages sur lequel je m’échine depuis deux ans !! Imaginez l’horreur ! Pour moi surtout, pour mes futurs lecteurs, je ne sais pas. Par bonheur un technicien de mes amis a réussi à récupérer les données du disque dur qui donnait de sérieux signes de fatigue et qui lui aussi aurait fini par rendre l’âme ( pas le technicien, le disque dur). Jusqu’à ce que j’apprenne la bonne nouvelle ( pour une fois ce n’était pas celle des témoins de Jéhovah), j’attendais devant mon téléphone comme quelqu’un attendant le verdict d’un toubib après la grave opération d’un intime.

Cette petite mésaventure nous éclaire, pas seulement sur cette addiction mais sur d’autres… Comme, par exemple, celle que nous éprouvons au moment d’une panne d’électricité. Pas d’électricité, toute l’activité d’un pays s’arrête. Imaginez ce qu’un dictateur ou un terroriste pourrait faire de ça ! On comprend mieux l’intérêt voire la nécessité de la maison autonome.

Bien sûr des dépendances, il y en a d’autres, et notamment celles qui nous attachent aux autres, aux institutions, aux services publics, au voisinage. Et c’est pour cela que la notion de solidarité est si importante et que j’espère bien qu’elle retrouvera après 2012 le droit de cité qu’elle a singulièrement perdu depuis que le « chacun pour soi » tent à règner en maître.

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 09:35

salon4

 

Il y a un dessin de Sempé que j'aime beaucoup ( excusez-moi, j'y reviens). Dans un grand salon un père et une mère lisent chacun leur journal assis dans leur fauteuil. Derrière eux, un arbre de Noël. Au premier plan un train électrique miniature cadeau reçu par les enfants à Noël , abandonné sur la moquette et en partie démonté. 

Au fond trois enfants qui ont abandonné le train électrique passent en courant, en riant et en faisant la chenille tout en imitant le bruit du train.

Il y a longtemps que je pense que les jouets que les enfants préfèrent sont ceux qu'ils s'inventent et que leurs jouets de Noël leur procurent un plaisir très éphémère. 

Gâter les enfants  est la raison principale qui anime les parents au moment de Noël, mais on y trouve une raison sous-jacente : celle de la  culpabilité parentale et de son corollaire la compensation affective qui provient du manque de temps lié à la  trépidance de la vie moderne que les parents peuvent accorder à leurs enfants .

Le besoin de jouer est universel, et sa satisfaction  indispensable au développement psychique de l'enfant.  Jouer c'est,  à l'aide de son imagination, se construire un univers onirique qui échappe à l'autorité et aux contingences de la vie réelle. Je me souviens que mon frère grand bricoleur devant l'éternel passait des heures à se construire un téléphérique avec une ficelle accrochée à la crémone de la porte-fenêtre, une boite en carton et des éléments de mécano dépareillés. Puisqu'il était issu de son imagination cet engin de bric et de broc avait dix fois plus de valeur que n'importe quel appareil sophistiqué qu'aurait pu lui offrir nos parents. C'était un" vrai téléphérique" qui n'appartenait qu'à lui. En construisant ses jouets, il constituait son identité.

Il était inévitable que la société de consommation s'emparât du besoin de jouer. Le problème est que la version marchande de la satisfaction de ce besoin ne correspond pas dans la majorité des cas au but premier qui devrait être celui de l'industrie du jouet : distraire en éduquant. Son objectif unique étant le profit. Ainsi sous la pression de la concurrence le jouet marchand devient de part la surenchère de sa sophistication et parfois de sa magnificence, objet de discrimination sociale : " Pour celui qui l'offre, il est signe de richesse, de prestige et instaure entre enfants d'une même école ou d'un même quartier une cruelle inégalité sociale, corrompant les relations de voisinage ou de camaraderie par une compétition fondée sur la valeur marchande des jouets possédés. Bien plus, le jouet industriel, du fait de sa perfection technique excessive, de sa stéréotypie, perd une grande partie de ses qualités ludiques. C'est un objet fermé, qui oppose une barrière à la créativité et à l'imaginaire" (1)  

Heureusement, il existe des jouets dits "créatifs" qui peuvent aider l'enfant  à développer cette créativité  indispensable à son équilibre, lui permettre éventuellement de le détourner et d'en faire "sa chose". Ils sont généralement balayés par le matraquage publicitaire qui afflue aux environs de Noël et qui permet à l'industrie du jouet d'imposer à l'enfant ( et à ses parents) ses propres critères, ses propres goûts, ses propres "tendances" :" Ainsi (...) Des millions d'enfants sont conviés à s'accommoder des mêmes poupées, des mêmes voitures, fabriqués à la chaîne dans un univers dépersonnalisé "(2) Ce qui n'empêche en rien les contenus idéologiques ou pervers qu'on peut déceler dans la poupée Barbie, les robots et les jouets qui incitent à la violence, les jouets "horribles" ou scatologiques ( grande mode cette année) 

je dis tout cela avec l'esprit d'autant plus serein que ma compagne vend...des jouets, qu'elle est attentive à proposer des jouets intelligents et qu'elle a  une vision particulière du rapport des parents et des enfants face au jouet et de l'influence de la publicité sur les choix qu'ils font avec l'illusion d'opérer des choix personnels. 

J'ai lu sur un site ( "vie de merde" peut-être ?) ce récit d'une femme offrant un jeu de société à un enfant qui souhaitait probablement une de ces consoles de jeux qui provoquent l'hypertrophie des pouces ! L'enfant lui avait confié :" Ce n'est pas grave ma tante, je le savais que tu était pauvre !"

 

(1) et (2) extrait d'un article de Juliette Raabe publié dans le courrier de L'unesco de Janvier 1980

 

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 11:04

Dans le Candide de Voltaire, le professeur Pangloss déclare que "Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles " Autrement dit, le monde pourrait être pire que ce qu'il est, nous devons donc nous en satisfaire. Surtout de rien changer, parce que de toute manière on ne pourrait faire mieux. Ne pas s'indigner c'est inutile. Accepter les choses telles qu'elles sont surtout quand on est du côté du manche.

Nous savons aller sur la lune et bientôt dans mars, un jour des cellules souches prélevées sur la peau permettront de guérir les cancers les plus ravageurs, la science et la technique font des progrès prodigieux chaque jour, mais nous ne savons toujours pas éradiquer la misère, atténuer efficacement les inégalités, lutter avec succès contre la dégradation de la planète, trouver une contrepartie à l'égoïsme, par ce que "C'est dans la nature des choses" Pourtant, le cancer aussi c'est dans la nature des choses !

Les gros mangent les petits et les plus faibles, ainsi va la chaîne alimentaire qui est dans la nature des choses. La différence entre le monde sauvage  et la société des hommes, c'est son organisation sociale capable d'écrire ses propres lois donc d'aller à l'encontre de celles de la nature. Les lois des hommes dans les sociétés démocratiques visent en principe à la liberté, à l'égalité et à la fraternité entre tous les hommes. Y'a du boulot ! Parce que ce qui fout le bordel dans tout ça, c'est la notion de mérite qui s'adresse aux vainqueurs et pas aux perdants. Celui qui gagne le Tour de France, c'est parce qu'il le mérite ( enfin en principe), mais celui qui arrive dernier avec quatre heures de retard et qui en a "chié" beaucoup plus, celui-là est nettement moins méritant. Allez comprendre ça, vous ! Et pourtant, que serait le vainqueur sans les perdants. Il aurait l'air un peu con tout seul sur son podium !  Une société équilibrée doit encourager les gagnants ( avec modération comme pour la consommation d'alcool) mais pas décourager les perdants. Ceux-là, elle les encourage parfois en donnant une médaille à celui ou celle qui a passé quarante ans de sa vie sur une chaîne d'usine, ça leur fait une belle jambe, surtout quand ils en ont perdu une dans un accident du travail !  La société d'aujourd'hui à laquelle je participe et dont je suis complice, que je le veuille ou non, n'a d'yeux que pour les vainqueurs qui tirent à eux toute la couverture du mérite, quant aux perdants  ou aux beaucoup moins chanceux, elle les méprise ou les ignore. 

Le véritable espoir de la société de demain sera dans sa capacité à s'indigner,  à pratiquer et à développer la solidarité sans décourager les initiatives, à rendre obsolètes les restos du cœur ( qui ont beaucoup moins besoin des poignées de main et des félicitations des hommes politiques que d'argent ), à donner beaucoup plus de place à l'être qu'à l'avoir, à atténuer les inégalités sociales qui font que le monde ne tourne pas rond, qu'il fonctionne par à-coups dans la souffrance et la désharmonie ; dans une sorte de guerre mondiale sous-jacente dont certains s'accommodent parce qu'ils feignent d'être sourds, aveugles et muets comme les trois petits singes. Il ne s'agit pas d'être pur et virginal, personne ne l'est, moi pas plus que les autres, mais seulement lucide.

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 15:06

Il y a deux manières de traiter la pauvreté. La première c'est de ne pas la montrer et même de la pénaliser par une amende. C'est-à-dire faire payer les pauvres qui n'ont ni les moyens de se nourrir ni de se loger, donc à fortiori de payer une amende. Cette méthode est utilisée par Ubu-Guéant. À défaut de régler la pauvreté par une action sociale ( deuxième manière) et pas seulement en laissant les organisations charitables, qui n'ont jamais été aussi débordées, de régler le problème  , on la montre du doigt, puis on l' ôte à la vue des touristes japonais et chinois qui sont des gens très sensibles, dans les lieux de prestige qui font la fierté de notre beau pays. Mais Ubu-Guéant est malin : cette opération de nettoyage est dirigée plus particulièrement vers "la délinquance roumaine" et non pas en direction des pauvres en général. Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë s'est dit néanmoins choqué par cette volonté de "combattre la pauvreté par l'amende". Ubu-Guéant s'en fout. Il a tous les braves et honnêtes gens avec lui y compris ceux du front national. Parmi ces braves gens il y a le Maire UMP de Nogent sur Marne qui a interdit par arrêté la fouille des poubelles dans sa commune. les contrevenants s'exposent à une amende de 38€. Le maire de Nogent sur Marne n'a pas pensé que ceux qui fouillent dans les poubelles, n'ont justement pas les 38€ qui leur permettraient de fouiller moins dans les poubelles. Malheureusement certains continuent à penser contre toute raison et malgré la réalité qui leur saute à la face, que la répression est la panacée universelle. il ne suffit pas d'interdire pour éradiquer. C'est pourtant facile à comprendre. La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent, disait Albert Einstein

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 11:22

Tous les partis sont d'accord pour abolir la prostitution en France. Attention ! il ne faut pas croire que la prostitution sera interdite pour autant, mais la résolution prise par l'assemblée nationale vise à faire en sorte que le droit rende quasiment impossible l'exercice de la prostitution. Voyez la nuance ! C'est comme si l'on disait que l'usage de la voiture individuelle n'est pas interdit mais que les voies circulables sont interdites à tous les véhicules à moteur.

L'on continue avec une obstination admirable à considérer que l'interdiction et la répression suffisent à régler les problèmes malgré l'évidence mille fois vérifiée que ce n'est pas le cas.

Bon , interdisons la prostitution ou rendons la impossible. D'accord cent fois d'accord. Pas pour des raisons morales (après tout, chacun peut revendiquer à titre individuel le droit de disposer de son corps comme il l'entend. ), mais parce que la prostitution ce sont aussi ces  salauds de proxénètes qui exploitent les prostituées dans des conditions abominables surtout depuis que les  réseaux de maquereaux des pays de l'Est ont débarqué avec leur bétail humain. Sanctionner le client. Géniale idée ! Aura t-on pour autant réglé le problème, c'est-à-dire l'existence de pulsions sexuelles chez des gens frustrés ou insatisfaits qui s'adressent aux prostituées pour rompre un peu avec  leur solitude ? Sûrement pas ! Voyez déjà ce qui se passe avec les curés pédophiles dont leur secte leur interdit de faire golo-golo, et qui considère contre toute raison qu'un curé n'est pas tout-à-fait un homme muni de pulsions sexuelles. Bon , vous me direz que la secte en question a fini jadis après d'interminables délibérations, par admettre que le soleil ne tournait pas autour de la terre. Ça qui veut dire qu'elle n'est pas à l'abri d'un progrès de l'esprit. Enfin j'espère.

 Pour revenir à mon propos, ll se passera , si nous nous obstinons dans une répression sans nuance, ce qui s'est passé aux USA pendant la prohibition. Il n'y a jamais eu autant de consommation d'alcool ( de mauvaise qualité d'ailleurs, et beaucoup plus préjudiciable à la santé) aux États-Unis que pendant la prohibition. Je me pose la question de savoir si l'interdiction ou le droit qui rendra impossible la prostitution, tout au moins visible, règlera le problème. Personnellement je serai plutôt partisan ( mais je suis prêt à changer d'avis si une argumentation valable m'y incite) d'un encadrement de la prostitution et surtout d'une éradication du proxénétisme responsable de l'abominable "abattage" industriel actuel, accompagné d'une interdiction du racolage de rue. Ce sera plus esthétique et satisfera à la fois la morale bourgeoise et les riverains lassés de cet étalage de viande, de bas résilles et de cuissardes en cuir, mais ça promet l'ouverture de "clandés", plus ou moins luxueux où iront ceux dont le budget leur permettra d'y aller. Et les autres ? Il y aura bien "la veuve poignet" mais à la longue ça doit lasser. Alors faudra t-il s'attendre à une forte recrudescence des viols ? Peut-être bien. Sarkozy fera une loi et un beau discours. Ainsi va la vie. Putain de problème !

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 09:23

Quand on ne sait plus quoi faire pour redorer son blason et bien on ressort les vieilles antiennes. À Bordeaux Nicolas Sarkozy n'y est pas allé de main morte, et nous a servi un copiez-coller d'un discours  de septembre 2007 sur la fraude sociale. Si j'ai bien compris "La politique déterminée de lutte systématique contre la fraude" demandée à Éric Woerth, à l'époque, a complètement échoué puisqu'il nous ressort le même baratin. Il a dit : " La fraude, c'est la plus insidieuse et la plus terrible des trahisons de l'esprit de 1945." Ça fait rire quand on sait que "l'esprit de 1945", il veut justement l'éradiquer, comme l'avait déclaré au début de son règne, l'un de ses épigones. Là il est tout de même gonflé ! Mais il est vrai qu'après s'être réclamé de Jaurès et de Blum         ( arrêtez de vous retourner dans vos tombes, vous deux ! ) , on pouvait s'attendre à tout. La fraude sociale et fiscale parle bien aux classes moyennes et populaires, alors allons-y ! Donc, hier, Sarkozy s'en est pris aux voleurs, aux tricheurs, aux fraudeurs qui profitent " des largesses de l'état " Au terme de "largesse", qui n'est pas anodin, j'aurais préféré "solidarité" ou "redistribution" mais, bon, ce ne sont pas des termes de droite.

Mais au fait qui sont-ils  ces voleurs, ces tricheurs, ces fraudeurs, ces pelés, ces galeux...?  Pour le savoir il faut y regarder de plus près. Suivant un rapport du député UMP Dominique Tian de juin dernier, la fraude sociale en France est évaluée à 20 milliards d'euros dont 2 à  3 milliards seraient liés aux prestations versées aux allocataires ( les voleurs). Les 17 milliards restant seraient imputables aux cotisations non versées par les chefs d'entreprises ( les tricheurs)  la fraude aux prestations ( les salariés) c'est du vol Quant à la fraude aux cotisations ( les chefs d'entreprises) c'est seulement de la triche. Appréciez la nuance ! D'autant plus que les chefs d'entreprises, par pudeur sans doute, n'étaient même pas nommés dans le discours du chef de l'état. 

Bref, une gesticulation de plus destinée à ramener à lui  les classes moyennes très sensibles paraît-il à ces histoires de vols et de triche. Mais qui ne se souviendront pas qu'il l'avait déjà servie en 2007 et que depuis il ne s'est pas montré très efficace pour lutter contre les voleurs-tricheurs. Bref, un discours banalement électoral qui ne peut avoir pour effet que de monter les uns contre les autres, comme d'hab'.

Alors, qu'il s'en prenne aux voleurs, tout à fait d'accord. Mais mettra-t-il le même zèle à s'en prendre aux tricheurs  qui représentent 85% de la fraude globale ?  Ceux d'entre-eux qui trichent, comme chantait Dutronc " sont les plus grands des voleurs, mais ce sont des gentlemen

On aimerait un discours aussi musclé sur l'évasion fiscale qui n'est pas l'apanage des riches, il faut le reconnaître. Cependant, il en sont les principaux pratiquants . Je lis ceci sur le site du " Monde" ( article d'Emmanuelle Auriol) :

"L'Etat existe grâce à l'impôt. Chacun doit donc contribuer de manière équitable à son fonctionnement. Et c'est pour cela qu'il est crucial de poursuivre les riches qui trichent. C'est important bien sûr pour les montants qu'on peut ainsi récolter, mais c'est surtout important pour la légitimité du système.

Il est en effet impossible d'exiger des gens modestes qu'ils payent tous leurs impôts si ceux qui sont les plus fortunés se débrouillent pour contourner la loi. De fait, les études montrent que plus un Etat est légitime, plus il lui est aisé de  collecter l'impôt. 

Les gens sont moins enclins à  tricher lorsqu'ils ont le sentiment que leur argent est bien employé et que l'effort qu'on leur demande est juste."

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 23:24

En 1972 il y  eut  18 630 morts en un an sur les routes françaises . Énorme ! l'équivalent de la population de la ville de Lons-le-Saulnier aujourd'hui ! Sans compter les blessés        ( 369 733). Une boucherie !   Aujourd'hui il n'y en a plus que 4000 et 79 000 blessés. On aura du mal à descendre plus bas. Il faut en féliciter les pouvoirs publics qui à coup de limitations de vitesse, de radars, de jumelles laser, de contraventions, de permis à points, de présence policière ont fait diminuer de manière spectaculaire ce carnage, en n'oubliant pas tout de même, parce que ce serait injuste de le faire,  l'amélioration des routes, la fiabilité des voitures et l'amélioration  de la sécurité par le renforcement des carrosseries, les airbags (ils m'ont sauvé la vie) et les systèmes de freinage sophistiqués ainsi que les contrôles techniques et les crash-tests préalables au lancement des modèles. Au point que l'on peut se demander quelle est la part réelle de l'impact du dispositif policier par rapport à ces autres critères. Jusqu'à présent je n'ai pas vu d'étude la-dessus. (en 1972 le parc automobile était encore assez déglingué )

La sécurité automobile - et la sécurité tout cours- est l'une des préoccupations majeures des Français, donc des politiques. C'est bien. À la moindre augmentation ponctuelle du nombre de morts sur les routes, le pays est en émoi parce chacun se dit qu'il pourrait partager le sort des accidentés.

Mais que dire alors des 20 000 décès accidentels de la vie courante constatés chaque année en France ( hors accidents d'automobile) chutes, explosions noyades, victimes d'incendies  etc.. annoncés avec discrétion ? Comment ce fait-il que nos chers concitoyens aussi bien que les pouvoirs publics soient beaucoup moins offusqués par ces 20 000 morts que par les 4000 sur la route ? Comment ce fait-il, qu'ils ne s'insurgent pas ? que des campagnes de prévention aussi efficaces et coûteuses que celles concernant les accidents de la route ne soient pas mises en œuvre avec toute la dramatisation dont sont capables les créatifs de la pub ? Comment se fait-il qu'on n'entend pas parler de mesures drastiques présentées par des ministres solennels : sécurité renforcée des piscines, du matériel de cuisine, des échelles coulissantes, des appareils à gaz, des escaliers, du respect de la réglementation sur la sécurité des immeubles d'habitation, pour faire tomber ce chiffre des explosions de gaz, gadins dans l'escalier, chutes d'échelle, noyades, empoisonnements alimentaires, incendies, accidents domestiques divers ? Comment se fait-il qu'on ne prend pas plus au sérieux les innombrables études établies par les magazines consuméristes et qui dénoncent la dangerosité de certains de nos objets et denrées de consommation ? sans compter que certains d'entre-eux sont cancérogènes, mais ça, ça n'entre pas dans les accidents mais dans les maladies ( à noter que certaines maladies pourraient être considérées d'origine accidentelle ou liées à une absence de sécurité. Les problèmes liés à l'amiante : accident  ou seulement maladie ? La silicose : accident ou seulement maladie ? ) Comment ne pas s'inquiéter de la liste interminable publiée par Que-Choisir des innombrables "rappels" d'objets de consommation dont certains urgents et qui nous font penser que certaines mises sur le marché sont pour le moins hâtives voire criminelles.

 Vous connaissez mon caractère fielleux, il m'oblige à me demander si pour les politiques de droite, du centre, de gauche - je ne fais pas de distinction- l'intérêt et la mobilisation pour cette masse hétérogène de 20 000 morts ne sont pas  électoralement incorrects, c'est-à-dire, peut-être inconsciemment, considérés comme moins "payants" que celle de ces 4000 morts qui forment une masse compacte et terrifiante, immédiatement identifiable par notre imaginaire et souvent ponctuellement constatable lors de nos déplacements et à laquelle, parce que nous sommes tous des automobilistes en puissance et que l'automobile reste l'objet culte n°1 - "en vente libre" dit Julliard dans Marianne -, il est aisé de s'identifier et de s'en sentir solidaire. Alors que le type qui tombe de son échelle en nettoyant sa gouttière ( tout le monde n'a pas de gouttière) ou qui se noie dans sa piscine ( tout le monde n'a pas de piscine) fait partie de ces 20 000 morts discrets qui échappent au constat et à l'imaginaire collectifs et à l'émotionnel qui est plus que jamais une composante de la politique.  Sur  un autre plan,  n'oublions pas que la prévention, donc la coercition routière, c'est facile à mettre en œuvre et ça peut rapporter gros, tandis que la coercition domestique....

Vous trouvez qu'il semble tordu de se poser la question ? Pas tant que ça finalement.

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 14:01

  *Xavier Bertrand a déclaré que la durée des cotisations de retraite serait désormais de 41,5 ans pour les générations nées après 1955. "M. Bertrand a estimé que vivant "plus longtemps, il est logique que l'on travaille un peu plus longtemps".

Il a raison Bertrand : si l'on a eu une vie de merde pendant 40 ans dans un boulot de merde il est normal si l'on vit plus vieux de profiter de cette vie de merde dans ce boulot de merde un peu plus longtemps.

 

*Pour avoir dit que le journal en ligne Médiapart  utilisait des méthodes fascistes, le même Xavier Bertrand est mis en examen et se demande "si la liberté d'expression existe pour les hommes politiques". Oui Xavier , mais tu confonds avec le droit de diffamer.

 

 *Cet été, près de la moitié des Français ne prendra pas de congés. 20% des sondés renonceraient à des vacances en Tunisie ou en Egypte en raison des révolutions arabes. Nostalgie ! c'était si tranquille la Tunisie et l'Égypte sous des dictatures. Mais dites-donc bande de salauds, c'est plus que jamais maintenant qu'il faut partir dans ces pays pour les aider à se redresser si vous en avez les moyens. D'autant que les prix ont vachement baissé

- Ah bon ! alors si les prix ont baissé ça change tout

 

*La vieille centrale nucléaire de Fessenheim pourrait en reprendre pour 10 ans. En 2021 elle aura 44 ans. Elle pourrait donc perdurer à condition de renforcer la dalle-radier qui est la plus mince du parc nucléaire ( 1m) pour 4 m à Fukushima. La dalle est située au-dessus de la nappe phréatique du Rhin " En cas d'accident grave avec fusion même partielle du cœur radioactif, la dalle de béton pourrait être percée et alors "le Rhin serait contaminé, jusqu'à Rotterdam " Ayant quelques connaissances en bâtiment je peux vous dire que le renforcement du radier  qui doit impérativement être terminé en 2013, ce ne sera pas de la tarte. Si vous apprenez en 2013 qu'on a finalement décidé de fermer Fessenheim, vous saurez pourquoi

 

*Après huit ans de réflexion la journaliste Tristane Banon dépose plainte à Paris contre DSK pour tentative de viol. Ça pourrait passer pour de l'opportunisme, mais pas du tout, c'est parce que de voir DSK se pavaner à New-York ça la rend malade. Quant à son avocat il a  assuré "que la décision avait été prise avant que n'apparaissent vendredi les doutes sur la crédibilité de la femme de chambre du Sofitel qui avait accusé DSK de viol et a affirmé n'avoir "été contacté par personne à droite" avant de décider d'engager cette démarche dont il avait brandi la menace dès le mois de mai." Simple coïncidence donc. Une question à l'avocat :" il n'a été contacté par personne à droite. Et à gauche ?

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 07:24

On  sait bien que l'une des grandes armes des très bon avocats est la décrédibilisation de l'adversaire. Cette arme est particulièrement redoutable aux États-Unis. On le voit dans l'affaire DSK  où la femme de chambre de la suite du Sofitel de Manhattan est passée du statut d'innocente victime à celui de menteuse récurrente en l'espace de 24h. Ce qui donne de l'oxygène à DSK,  mais ne le dédouane pas ( pas encore du moins) de l'accusation de crime sexuel. La question qui se pose est de savoir si une série de mensonges antérieurs à l'affaire et n'ayant pas de rapport direct avec elle peuvent ou non cacher une vérité celle d'un viol constaté "scientifiquement" et si cette vérité-là fait le poids par rapport à ces mensonges antérieurs. Le point le plus sensible étant le fait maintenant avéré que la femme de chambre n'a pas immédiatement dénoncé le crime dont elle aurait été victime mais qu'elle a préalablement nettoyé la suite qui jouxtait celle de DSK. Mais on peut parfaitement imaginer aussi qu'un mensonge qui dissimule un acte dont on ne connaît pas les raisons puisse tenter d'étayer une vérité pour rendre plus évident aux yeux de tous et sans discussion ce qui ne l'est que pour la victime. Reste que ce principe de la décrédibilisation dû à un mensonge qui élimine la victime, même si elle l'est vraiment, pose un problème moral. Gare à celui ou celle qui se dit victime d'une exaction et que l'avocat adverse décrédibilisera en fouillant dans son passé pour constater qu'il avait menti dans son enfance en niant le vol de quelques pièces  dans le porte-monnaie de sa maman. Je sais, j'exagère ! n'empêche que ! Alors, bien sûr, la suite on ne la connaît pas. Peut-être que DSK sera entièrement dédouané de l'accusation de crime sexuel et il pourra reprendre sa carrière politique, Mais alors, un soupçon continuera de peser sur lui. Peut-être qu'il bénificiera d'un non-lieu ce qui n'irait pas dans le sens de sa réhabilitation politique. Le non-lieu sanctionnant l'impossibilité de dégager la vérité mais aucunement celle d'établir l'innocence. Reste que même si DSK revenait en politique avec une ambition présidentielle il n'est pas sûr qu'une majorité de citoyens prendrait le risque d'élire un président aussi peu maître de lui-même et en l'occurrence de ses pulsions sexuelles sous prétexte qu'il est un cador en économie. N'oublions pas cependant, que dans ce pays la fascination pour la compétence passe nettement avant la morale.

Personnellement, comme j'ai un sérieux doute sur les convictions "de gauche" de DSK, son élimination de la compétition présidentielle ne me pose aucun problème, la perspective du blanc bonnet remplaçant le bonnet blanc ne me paraissant pas particulièrement excitante. J'espère seulement pour lui qu'il saura faire reconnaître son innocence. Ce ne serait déjà pas si mal.

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29 juin 2011 3 29 /06 /juin /2011 10:41

Eh  ben là  tout de même on est content !  Les Causses et Cévennes sont classés au patrimoine mondial de l'humanité. Il a fallu s'y reprendre à trois fois pour y arriver. mais c'est fait !

Espérons que cette distinction classera une bonne fois pour toutes le dossier sur le gaz de schiste dans la région !

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Le cirque de Navacelles

 



Le périmètre retenu pour l'inscription au patrimoine mondial ne couvre pas tous les Causses, ni toutes les Cévennes. Mais il s'étend sur 3.000 km² dans l'arrière pays méditerranéen. Sont concernés deux régions, le Languedoc Roussillon et les Midi-Pyrénées, quatre départements avec l'Aveyron, le Gard, l'Hérault et la Lozère, 134 communes en "zone cœur" (périmètre du bien proposé au classement) et 97 communes en "zone tampon" (périmètre de protection autour du bien proposé), et enfin 5 villes portes, avec Alès Ganges, Lodève, Mende et Millau.

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Pour ceux d'entre-vous qui ne connaissent pas les Causses et les Cévennes, voila une bonne occasion de vous dépayser sans faire 3000 km en avion. Rude et magnifique pays enclavé, aux paysages variés depuis les causses désolés, jusqu'au spectaculaire cirque de Navacelles en passant par les gorges du Tarn et les forêts de châtaigniers et de chênes verts agrippées au relief Cévenol. À la fois protestantes et  catholiques les Cévennes ont conservé quelques traces de ses drames et affrontements anciens. ( voir le musée du désert près d'Anduze, le musée cévenol au Vigan et le film de René Allio : "Les Camisards"). Voilà ! je ne suis pas "d'ici", on est jamais "d'ici" en Cévennes quand on est né ailleurs, mais j'y habite depuis 35 ans et bien que je ne sois  pas un adepte de l'esprit de clocher je partage la fierté des  Cévenols de souche.


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L'œuvre de Le Corbusier qui faisait l'objet d'un dossier a été retoquée. Dommage. Ce sera pour la prochaine fois.

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  • 73 ans. Retraité, écrivain à ses heures, collectionneur de collections, amateur de jazz, de cinéma de BD et de philo
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