Il y a toujours eu des accointances entre le théâtre et la politique.
Ah ! les conférences de presse de Charles de Gaulle ! Ah ! la remontée de la rue Soufflot jusqu'au Panthéon par Mitterrand, une rose à la main, Ah le départ de Valéry Giscard d'Estaing après sa défaite devant Mitterrand à la présidentielle et son "Au revôôard" avant de se diriger vers le décor. Ah ! les déclarations de Villepin pendant son procès.
Avec le changement de premier ministre qui finalement reste là, on vient d'assister une fois de plus à une magistrale leçon de mise en scène. Cinq mois d'un faux suspens qui disons-le n'a pas passionné les Français, pour en arriver là : Fillon reste premier ministre. La leçon à tirer de tout ça, et elle n'est pas nouvelle, c'est que quand il ne se passe rien, il faut créer l'évènement !
Qu'est-ce que ça va changer ? Rien. D'ailleurs Fillon l'a dit il y a quelques jours en affirmant la nécessité de la continuité de son action. Donc rien à attendre de bon pour les travailleurs. C'est toujours Waterloo morne plaine et ça le sera encore un bon moment.
Une majorité de Français n'attendent rien de ce président et de son gouvernement et il n'y a rien à en attendre. Les Français sont descendus nombreux dans la rue pour manifester leur mécontentement non pas en particulier au sujet de la réforme des retraites, mais plus généralement pour manifester leur exaspération de ce régime qui se moque du peuple et qui privilégie sa classe, c'est-à-dire celle des riches.
Le capitalisme, dont il n'y a pas bien longtemps Sarkozy s'affirmait être le chantre, a montré avec la crise et s'il en était besoin, ses capacités de nuisance. Le président nous aurait fait rire, si ça n'était si triste en déclarant qu'il fallait "moraliser" le capitalisme. Comme si le capitalisme était moralisable ! Résultat, le CAC 40 n'a jamais été aussi vigoureux et les dividendes si juteux. Exactement comme avant, au millimètre près. Les prédateurs des salles de marché n'ont tiré aucune leçon du désastre. Pendant ce temps, les acquis sociaux sont abattus par pans entiers et Sarkozy a décidé en secret ( de polichinelle ) d'éradiquer le programme social du Conseil National de la résistance décidé en 1945. Le pouvoir d'achat des plus fragiles est en berne, la sécurité dont Sarkozy nous rebat les oreilles depuis huit ans n'est toujours pas assurée, les services publics sont en déliquescence
Il y a toujours des gens qui dorment sur le trottoir, les travailleurs les plus chanceux prendront leur retraite à taux plein à 67 ans dans le meilleur des cas, alors que l'on sait ( Insee) que l'espérance de vie EN BONNE SANTÉ, est de 63 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes.
Triste Bilan aux deux tiers d'un quinquennat qui devait " casser la baraque" Sur ce plan Sarkozy a tenu sa promesse, la baraque est cassée et il faudra du temps pour la redresser.
Je sais bien que le seul argument qu'avancent les partisans les plus inconditionnels de sarkozy c'est que les socialistes ne feraient pas mieux. mais est-ce un argument ? Si s'en est un, il est médiocre !
29% d'électeurs sont satisfaits du président ! vu l'étendue du désastre c'est encore énorme ! et les sondages indiquent qu'il ferait encore autour de 48 ou 49% en cas d'élection, c'est effondrant !